loup garou

Réponse du Département Civilisation



« Qu’est-ce exactement qu’un loup-garou ? C’est un être humain qui se croit transformé en loup. A intervalles réguliers, souvent les nuits de pleine lune, la croyance populaire le voit victime d’une malédiction (liée à une faute réelle ou imaginaire) qui le fait devenir un loup sanguinaire. Certains hommes furent véritablement frappés par cette « maladie ». Les Anciens l’appelaient la « lycanthropie ».
D’après Ovide, cela remonte à une époque légendaire où le roi Lycaon, personnage audacieux de la mythique Arcadie, avait osé se moquer de Jupiter. Ce dernier, pour le châtier, le frappa d’une terrible malédiction : il le condamna à être transformé en loup. « Ses vêtements se changent en poils, ses bras en jambes ; devenu un loup, il conserve encore des vestiges de son ancienne forme. Il a toujours le même poil gris, le même air farouche, les mêmes yeux ardents ; il est toujours l’image de la férocité. »
Dans son Dictionnaire infernal, Collin de Plancy définit la lycanthropie comme une « maladie qui, dans les siècles où l’on ne voyait partout que démons, sorcelleries et maléfices, troublait l’imagination des cerveaux faibles, au point qu’ils se croyaient métamorphosés en loups-garous, et se conduisaient en conséquence. Les mélancoliques étaient plus que les autres disposés à devenir lycanthropes, c’est-à-dire hommes loups ».

In Loup.org

Cette croyance est à rapprocher des légendes d’hommes-animaux : « En Amérique du Sud, l’animal généralement concerné est le jaguar. Une ancienne tradition d’hommes-ours survit dans les parties nordiques de l’Europe et de l’Asie alors qu’en Chine, et en d’autres endroits de l’Extrême-Orient, l’homme-tigre est à la base des mythes et du folklore. Du Japon nous viennent des récits d’illusions fréquentes de possession par l’esprit d’un renard. Les témoignages de croyances dans la légende du loup-garou se retrouvent d’un bout à l’autre des territoires qui abritaient, auparavant, les loups : de la toundra du nord de l’Europe et de l’Asie aux rivages de la Méditerranée, aussi bien qu’en Inde et en Chine pour le côté est, qu’en Amérique du nord, à l’ouest. Dans tous ces cas, le dénominateur commun est que l’animal concerné est le plus grand prédateur indigène de ces régions. »

« Bien que l’Epopée de Gilgamesh, vieille de quatre mille ans, ait fourni un bref aperçu d’un homme qui s’était changé en loup, la plus ancienne description d’un loup-garou que l’on peut accepter comme l’ancêtre des versions futures provient d’une histoire d’horreur qui s’était glissée au milieu d’une œuvre plus largement comique de Pétrone. » : le Satiricon (1er siècle ap. J.-C).

Source : Loup-garou, qui es-tu ? : un mystère jamais élucidé d'Adam Douglas

Une petite bibliographie :

* La peur du loup de Geneviève Carbone

* Le loup de Bernard Marillier

* Le loup : mythes et traditions de Christophe Levalois

* Fées, sorcières et loups-garous au Moyen âge

* L’ours et le loup : essai d’anthropologie symbolique

* Les morsures du loup-garou qui réunit des pages de la littérature sur le thème du loup-garou, avec entre autres des textes d'Ovide, Pétrone, Cervantès, Léo Henry et Daniel Walther.

De tous ces ouvrages, il ressort que c’est le caractère dévorateur du garou qui engendre la peur : « On est d’emblée frappé par la redondance quasi obsessionnelle avec la quelle son caractère dévorateur est évoqué, véritable pierre angulaire autour de laquelle tous les autres items évoluent de façon satellitaire. »

Qu’est-ce donc que le garou ? « Garou » vient du francique (dialecte du germanique occidental) « werewolf » qui signifie « homme loup ». L’expression loup garou est donc un pléonasme.

Quant à la « meute » des Saint Loup (évêques d’Angers, de Bayeux, de Chalon-sur-Saône, abbé de Ferrières), il n’y a aucun rapport. Voir Catholicisme T.7 pp 1187-1190