Le cri

Réponse du Département Arts & Loisirs

La consultation de la presse internationale (en utilisant la base de données LexisNexis accessible en ligne à la BM de Lyon) nous permet de retrouver le déroulement du vol des deux œuvres du peintre norvégien Edvard Munch : « Le Cri » et la Madone »
Selon la presse du 23 août 2005, les faits se sont déroulés le 22 août 2004. Ce jour-là, deux individus cagoulés et armés ont fait irruption dans le musée Munch d’Oslo. Ils se sont emparés de leur butin et ont pris la fuite à bord d'un véhicule volé conduit par un troisième individu.
En dépit de leur valeur (estimée à 100 millions de dollars) les œuvres étaient attachées par un simple cordon métallique, tout près de la sortie.
A ce jour les deux œuvres sont introuvables. "Nous espérons toujours mais nous n'y croyons plus trop. Les chances de les retrouver s'amenuisent avec le temps", a confié la porte-parole du musée, le 22 août 2005, jour anniversaire du vol.
Elles font partie de la dernière liste des oeuvres d'art volées les plus recherchées par le FBI qui comprend un Cézanne, un Leonard de Vinci et deux Van Gogh.
Selon Interpol, le vol d'oeuvres d'art coûte environ six milliards de dollars (5,1 milliards d'euros) par an. Un domaine en outre extrêmement frustrant pour les enquêteurs, car les chefs d'oeuvre volés restent en général cachés pendant de longues années avant que leurs voleurs tentent de les vendre.
Selon une dépêche de l’AFP du 22 août 2005, la municipalité d'Oslo a, quant à elle, promis une récompense de 2 millions de couronnes (près de 390 000 francs) à qui permettrait de retrouver les deux oeuvres. Ces tableaux, sont considérés comme beaucoup trop connus pour être écoulés sur le marché de l'art.
La police norvégienne a annoncé lundi qu'elle recherchait huit nouveaux suspects dans son enquête sur le vol du "Cri", le chef d'oeuvre d'Edvard Munch dérobé il y a un an jour pour jour dans un musée d'Oslo.
"Huit personnes ont le statut de suspect", a déclaré à l'AFP Iver Stensrud, l'inspecteur en charge de l'enquête. "Nous projetons de nouvelles arrestations", a-t-il ajouté.
Cinq personnes ont déjà été mises en accusation dans cette affaire. Trois d'entre elles sont toujours derrière les barreaux tandis que les deux autres, qui auraient joué un rôle mineur selon la police, ont été relâchées.
Le 18 juin 2005, le Musée Munch d’Oslo a réouvert ses portes après 10 mois de travaux de sécurisation des collections, pour un montant annoncé de 5 millions d’euros.
Il est à noter que le Musée Munch a à nouveau fait parler de lui avec le lancement du jeu "Le mystère du Cri", à destination des enfants de plus de six ans en vente, entre autres, dans l'espace boutique du musée Munch. "Le mystère du Cri" est un jeu de chasse aux voleurs, dont tant les détectives que les malfaiteurs peuvent ressortir vainqueurs . Ce jeu a suscité des critiques au sein des milieux artistiques norvégiens. Il a été depuis totalement retiré de l’espace vente du musée.

Il est à noter qu’une seconde version du « Cri » est visible au Musée National des Beaux Arts d’Oslo.



Le Cri d'Edvard Munch

Réponse du Département Arts & Loisirs

Des nouvelles du «cri » de Munch

D’après le dernier numéro du Journal des arts paru le 2 décembre 2005, il y a peu de chance de revoir un jour « le cri » et « la madone » de Munch, ces deux œuvres ayant été volées en août 2004.
Selon l’auteur de l’article « le cri perdu – enquête », Armelle Malvoisin-Bianco, "ces œuvres, invendables, auraient été détruites et seraient au centre d’une intrigue criminelle qui a mis 1 an à être élucidée.
C’est ce que conclut un rapport récent rédigé par la CODINE, société belge de consulting spécialisée dans les questions de sécurité.
Le vol était intervenu en plein jour et en quelques minutes. Ce vol est à mettre en relation avec un autre hold up qui s’est déroulé 4 mois plus tôt : le 5 avril 2004 à Stavanger, en Norvège, des bandits ont braqué la Nokas, service de transport de fonds situé dans les sous sols de la banque centrale de Norvège. Ils ont emporté un butin de plus de 7 millions. La brigade criminelle et la police se sont consacrées à cette affaire. 7 arrestations ont eu lieu en Europe mais le chef de la bande, David Toska, est resté insaisissable.
Pour faciliter sa fuite, Toska a alors commandité le vol au Musée Munch pour faire diversion. Et cela a marché ! Les enquêteurs se sont alors concentrés sur le vol des œuvres de Munch. Pendant ce temps Toska a quitté la Norvège pour Malaga où il a finalement été arrêté en avril 2005. Il a avoué et a donné des preuves concernant le vol des tableaux tout en affirmant ignorer leur localisation.
De source proche de l’enquête les œuvres auraient été brûlées par les voleurs qui craignaient de se faire arrêter.
« La destruction des tableaux n’est pas établie mais probable. Il n’y a eu aucune demande officielle de rançon (généralement 2 à 3 mois après un vol) et lorsqu’il y a abandon des œuvres, cela se fait généralement rapidement » corrobore le Commandant français Bernard Darties, chef adjoint de l’Office central de lutte contre les trafics des biens publics ».
Selon lui, « le vol par diversion est un phénomène nouveau dans le milieu du banditisme, une stratégie utilisée par des organisations criminelles qui ne sont pas spécialistes de l’écoulement des œuvres d’art. Cela aboutit donc malheureusement à la destruction de celles-ci ».
Face à cette nouvelle menace, le rapport de la CODINE recommande aux musées de se tourner vers des solutions de prévention contre les vols en plein jour, moment de plus en plus choisi par les malfaiteurs."

Source : Journal des arts, n° 226, 2 décembre 2005