Question d'origine :
Il s'agit du nom d'une rue à St-Rambert (quartier de Lyon 9ième).
Quelles sont ces docteurs Cordier ? Qu'ont-ils fait ? Quand le nom de la rue leur a-t-il été attribué ? Ont-ils des héritiers ?
Ce n'est pas urgent mais j'espère pouvoir faire paraître (bien sûr avec référence à vous) votre réponse dans le journal local du 9iè arrondissement.
Bien à vous.
J.C. Celotti
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 06/12/2005 à 09h11
Né le 25 novembre 1846, à Moutonne (Jura)
Décédé le 9 mai 1910, à Lyon (2e)
Dermatologue, vénérologue
Interne des hôpitaux en
"...Pendant ses dix-huit ans de service, six ans aux enfants, six ans aux hommes, six ans aux Chazeaux, il eut l'occasion de publier quantité d'observations où il savait unir un sens clinique de premier ordre à une thérapeutique toujours intéressante et pratique. Rappelons seulement qu'il fut l'un des premiers (
Deux de ses travaux, qui ont la valeur de véritables découvertes, méritent une mention particulière. En
Ses travaux sont peu nombreux, pour deux raisons : d'abord parce qu'il eût la plus abondante clientèle de notre ville, et la plus dévouée pendant toute sa vie médicale. En vain essaya-t-il de se restreindre à sa spécialité. Son bon sens clinique, la sûreté de son diagnostic, sa façon bien personnelle de présenter sa maladie au malade, l'obligeait à déborder de ce cadre, et des miliers de malades de toutes espèces venaient faire préciser un diagnostic, chercher un traitement ou simplement quelques mots de réconfort. On a un peu "blagué" entre médecins son optimiste presque systématique. Mais que de bien a-t-il fait par ses paroles rassurantes, d'ailleurs le plus souvent justifiées. Dans les cas suspects, il avait presque toujours le petit mot de la fin, qui signifiait la réserve, qui donnait à réfléchir, mais toujours sans effrayer. Et puis, on sentait qu'il s'agissait d'un optimisme bienveillant et humain...
De surcroît, il avait ses consultations à l'Antiquaille, et ceux qui les ont suivies ne les oublieront jamais. Au contraire de beaucoup d'autres, il n'accordait au cas rare, exceptionnel, qu'un intérêt mitigé, mais il abondait en aperçus cliniques et thérapeutiques, clairs, précis, qui restaient dans la mémoire, dès qu'il s'agissait de ces dermatoses que le praticien rencontre tous les jours dans son cabinet. Enfin, il est un des très rares qui apprenaient à considérer le malade comme un homme, pourvu peut-être de lésions, mais en tout cas d'une âme, d'un cerveau, de sentiments, et il nous apprenait cette vieille vérité trop oubliée que le médecin doit toujours être doublé d'un psychologue...
Il mourut le 9 mai 1910, ayant eu la joie de prévoir que son fils, par ses premiers succès, porterait très haut, dans l'étiage médical, le nom déjà pourvu d'une belle auréole, qu'il lui avait laissé."(1)
Né le 19 août 1884, à Saint-Rambert-l'Ile-Barbe (Rhône)
Décédé le 22 mars 1944, à Lyon (2e)
Fils du précédent. Professeur de pathologie interne de
"...C'est à Sainte-Eugénie que l'on voit pour la première fois un médecin rester dans un service de tuberculeux, sinon pour toute la durée de son mandat hospitalier, du moins pour plusieurs années consécutives : il s'agit de Victor Cordier, qui aura la charge de cent tuberculeux femmes de
Il est difficile de connaître les motivations précises de ce médecin pour accepter ainsi un tel service de tuberculeuses, qui souvent étaient au-dessus de toutes ressources thérapeutiques, d’ailleurs fort discrètes à l’époque. Mais V. Cordier, selon les souvenirs d’une sœur hospitalière, encore vivante à l’heure actuelle, non seulement s’occupait avec régularité de toutes ces malades, mais il est le premier à avoir pratiqué quelques pneumothorax artificiels thérapeutiques…" (2)
Il fut aussi l'un des premiers à obtenir des résultats dans la lutte contre l'asthme.
"De la grande rue de Saint-Rambert à la commune de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or.
Cette longue rue moderne relie Saint-Rambert à la partie haute récemment construite, en passant au-dessus de la voie ferrée par un large passage supérieur et en escaladant durement la pente ; en partie héritière d'un ancien chemin rural très étroit, elle est le symbole des voies nouvelles par rapport aux vieilles artères du bourg ancien. On lui a donné, lors de sa mise en place définitive (on l'a encore élargie récemment en 1964), le noms des 2 médecins". (3)
La rue de la gare devient un fragment de la
(1) extraits tirés de Histoire de l'hôpital de l'Antiquaille de Lyon
(2) extraits tirés de La médecine à Lyon des origines à nos jours
(3) Lyon pas à pas
Autres ouvrages consultés :
- Rues de Lyon à travers les siècles
- 112 médecins dans les rues de Lyon
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