langage
Le 12/12/2020 à 11h46
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Question d'origine :
Bonjour, J'aimerais savoir : Qu'est ce que le langage? Est-il le propre de l'homme? Merci par avance pour votre réponse. Cordialement,
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 16/12/2020 à 09h56
Bonjour,
Précisons qu’en raison de la situation sanitaire, nous sommes actuellement en télétravail et ne pouvons pas consulter directement les documents de la bibliothèque. Pour vous répondre, nous devons nous contenter des ressources trouvées en ligne.
Qu’est-ce que le langage ? Le dictionnaire Cordial définit le langage comme :
• système de signes phoniques ou graphiques, destiné à l'expression de la pensée et à la communication entre les hommes
• par extension, système secondaire de signes créé à partir d'une langue (langage sténographique)
• moyen d'expression (langage des signes, langage du corps)
• système de signes phoniques propre à une communauté
• système de communication propre à une espèce animale
• manière de s'exprimer
• usage qui est fait, quant à la forme, de cette manière de s'exprimer (dialecte, langage argotique, familier, académique, etc.)
• usage qui est fait, quant au contenu, de cette manière de s'exprimer (un langage franc, tenir un double langage, surveiller son langage, etc.)
• en informatique, ensemble codé de signes utilisé pour donner des instructions à un ordinateur
A ces premières définitions simples, ajoutons celle, un peu plus développée, que propose dicophilo.fr. Celle-ci vous apportera aussi quelques éléments de réponse à votre deuxième question :
«
1. Système de signes qui permet l’expression ou la communication.
2. Faculté de constituer ou d’utiliser un tel système.
Prise de vue
Le langage n’est pas la langue. Les deux termes sont parfois synonymes, mais pas équivalents. Toute langue est un langage, mais l’inverse n’est pas vrai. Il y a une dimension communautaire et pragmatique dans la langue. Le langage lui n’en a pas forcément.
La notion est fondamentale. La philosophie pense avec des mots. Réfléchir sur le langage, c’est s’interroger sur le support même de nos pensées. En Grèce antique, un seul terme désignait à la fois la pensée et le langage : logos. Le concept est impossible à éviter. Toutes les grandes philosophies se sont arrêtées sur la notion.
On insiste souvent sur la pluralité des disciplines qui étudient le langage :
o Théorie de la communication
o Sciences cognitives
o Psychologie
o Linguistique
o Sociologie
o …et bien d’autres
À ce titre la spécificité de l’approche philosophique est à questionner. Quelle est la pertinence, l’apport unique de la philosophie face à toutes ces perspectives ?
Un système de signes
Tout système de signes n’est pas un langage. Un langage permet l’expression et la communication. C’est un système de signes génératif. À partir d’un nombre limité de signes simples on peut générer un nombre infini de signes complexes. Avec les 26 lettres de l’alphabet (signes simples), on peut créer en permanence des nouveaux mots (signes complexes).
La « matérialité » du signe est totalement contingente. Un langage peut utiliser des signes vocaux, écrits, des gestes ou encore autre chose. Il n’y a pas à restreindre le langage aux signes « vocaux et écrits ». Beaucoup de dictionnaires le font. Ils ont tort. Le « langage des signes » est un langage. Et pourtant ses signes ne sont ni vocaux ni écrits.
De même, la nature du locuteur est sans importance. Un singe peut utiliser le langage. Ça reste un langage. On insiste souvent sur le langage comme phénomène humain. Il faut bien comprendre : la faculté de créer un langage est peut être propre à l’homme. Utiliser le langage n’est pas le propre de l’homme.
Enfin, l’origine du langage n’influe pas sur sa nature. Un langage peut être « naturel », comme le français. Il peut être « artificiel », comme les langages logiques, l’elfique ou l’espéranto.
On distingue plusieurs composants dans un langage :
• Un lexique (des mots)
• Une grammaire (des règles de formations des expressions signifiantes)
• Une sémantique (des règles d’interprétation du lexique)
On a des unités de base (être sur, chat, tapis, le) : c’est le lexique. On a ensuite des règles pour former des expressions ayant un sens. « tapis chat le le » n’a pas de sens. Mais « le chat est sur le tapis » en a un. C’est la grammaire qui permet de construire des formules sensées. Enfin, la sémantique permet d’interpréter le lexique. C’est elle qui relie le chat et le mot « chat », le tapis réel et le mot « tapis ».
Une faculté
Il convient de séparer le langage comme système et comme faculté. Comme système, le langage est un ensemble de signes et de règles. Comme faculté, il est un pouvoir, une capacité qu’on certains êtres. Les humains sont capables de produire des systèmes de signes. Et on appelle « langage » à la fois la capacité elle-même et le produit de cette capacité. Les deux sens doivent être distingués.
La faculté linguistique est dite naturelle chez l’homme. On parle parfois d’un « instinct » linguistique. Cette affirmation est à bien comprendre. Les systèmes de signes sont construits. Ils sont en partie artificiels. Et leur apprentissage est progressif. Ils ne sont pas innés. Toutefois on juge « naturelle » l’aptitude à apprendre, utiliser et créer de tels systèmes.
Le lien pensée et langage est là encore important. Certains dictionnaires font du langage la capacité d’exprimer des pensées. Le fait de posséder le langage serait marque d’autres compétences, comme la pensée. Admettre que les animaux dispose du langage est alors lourd de conséquences. »
De nombreux penseurs se sont penchés sur cette question complexe depuis l’Antiquité. Ce dossier de la revue Sciences Humaines vous en donnera un aperçu.
Le langage est-il le propre de l’homme ? Si on considère que le langage est un moyen de communication, on peut argumenter que les autres êtres vivants, y compris les végétaux, sont capables de communiquer à travers des signaux : la danse des abeilles, la gestuelle et la communication sonore chez les primates, les phéromones des fourmis n’en sont que quelques exemples.
Cependant, « signaux » et « signes » ne sont pas équivalents :
- Le langage humain est un système de signes (union conventionnelle d’un signifiant et d’un signifié)
- Un signe renvoie à une signification; un signal provoque une réaction. La fonction d’un signal est purement conative.
- Dans sa fonction conative, le langage humain fonctionne comme un signal, mais il a aussi d’autres fonctions.
- Les signaux de la communication animale sont génétiquement déterminés. Ils ont une fonction fixe (en général étroitement reliée à la survie) plutôt qu’une véritable signification. Les signes linguistiques sont au contraire conventionnels et multifonctions.
Source : En quoi le langage est-il spécifiquement humain ?
Des expériences menées dans les années 70 montrent que, si les animaux sont capables d’apprendre et d’utiliser des langages humains, leur utilisation de ces langages présente des différences majeures avec l’humain :
« Il faut mettre au crédit de la psychologie comparée le projet ambitieux qui consiste à explorer les capacités des animaux à comprendre et/ou à produire des éléments du langage humain. Dans la mesure où l'appareil phonatoire des animaux est très mal adapté à la production des sons de la parole, l’idée a été de recourir, dans les années 1970, aux gestes du langage des sourds et de l'enseigner à des primates, puis à des otaries et des dauphins. Ce projet n'est pas nouveau puisque Samuel Pepys (XVIIe siècle) et Julien Offroy de La Mettrie (XVIIIe siècle) avaient déjà proposé de faire appel à ce médium. D'autres recherches ont utilisé des symboles graphiques associés à des objets, des actions ou des situations (par exemple, les recherches avec des chimpanzés menées par David Premack et Sue Savage-Rumbaugh). De tels travaux ont montré la capacité des animaux à comprendre des enchaînements de trois à quatre signes gestuels ainsi que des séquences de symboles graphiques. Le bonobo Kanzi, quant à lui, a manifesté des capacités à produire des combinaisons comportant deux à trois symboles ayant entre eux une relation de type sujet-verbe-objet. Il existe cependant des différences majeures entre l'animal et l'homme dans l'usage de ces « langages ». Il apparaît ainsi que plus de 95 p. 100 de cet usage sont produits par les singes dans un contexte de demandes en vue d'attirer l'attention de l'expérimentateur (sortir, avoir accès à un aliment, etc.). L'homme, pour sa part, utilise de plus le langage dans un contexte déclaratif pour apporter des informations aux autres sur le monde qu’il commente. »
Jacques VAUCLAIR, « PSYCHOLOGIE ANIMALE ou ZOOPSYCHOLOGIE », Encyclopædia Universalis
En l’état actuel des connaissances, les humains sont la seule espèce qui se soit montrée capable de développer et d’utiliser spontanément un langage fondé sur des signes.
Elle serait en outre la seule espèce ayant besoin du langage pour le développement de sa pensée et de sa conscience de soi.
Quelques ressources complémentaires pour approfondir :
- Qu'est le langage, et en quoi est-ce important ? conférence donnée par Noam Chomsky à l'occasion du 19e congrès international des linguistes à Genève (vidéo)
- John Searle, « Qu’est-ce que le langage ? », Pratiques, 155-156 | 2012, 228-250.
- Le langage / France Farago
Après un rappel des problématiques antiques relatives au logos, cet ouvrage présente les théories modernes qui ont fait passer, au XXe siècle, la pensée d'une philosophie de la conscience à une théorie du langage. La linguistique (Saussure, Jakobson, Chomsky), la philosophie analytique (Wittgenstein, Austin, Searle), le courant herméneutique (Ricœur, Gadamer), mais aussi les analyses de Cassirer relatives aux formes symboliques, la pensée de Merleau-Ponty et de Jaspers font l'objet d'exposés susceptibles d'être le point de départ d'une réflexion philosophique authentiquement moderne sur le langage. L'auteur montre en effet que, par-delà les disciplines objectivantes qui s'attachent à élucider le mécanisme du langage, seule la philosophie peut nous fournir une compréhension d'ensemble de la parole humaine. La parole vive qui mobilise activement le langage pour faire sens, signifier, n'est pas réductible à ce que ces sciences nous disent : système sonore, montage neurologique, mobilisation ingénieuse de l'appareil laryngé. Elle est l'élément fondateur de l'humanité comme espèce pensante, berceau de l'âme raisonnable, lieu de son incarnation, de son institution. On peut bien objectiver la parole parlée, désertée par celui qui lui a donné naissance, mais l'essence de la parole doit être cherchée dans ce que Merleau-Ponty appelle la parole parlante. La distanciation symbolique qu'elle effectue à l'égard du réel pose une transcendance au cœur même de l'immanence, constituant l'expérience humaine comme ouverture.
- Le langage / introd., choix de textes, commentaires... par Pascal Ludwig
Au commencement était le verbe. Exprimer, raconter, convaincre, persuader, infirmer, échanger, concevoir, penser : rien de tout cela ne serait possible sans le langage, qui nous distingue de la bête. Qui que nous soyons, d'où que nous venions, quelle que soit notre langue maternelle, nous parlons. Quelle est l'origine du langage ? Comment fonctionne-t-il ? Grâce â lui, nous pouvons décrire la réalité, la modifier, voire la réinventer; mais quel rapport le mot entretient-il avec la chose qu'il désigne ? Et que penser des beaux parleurs, des mensonges, des malentendus - faut-il se méfier du langage ? Aux frontières de la philosophie, de la linguistique, de la psychologie et de la biologie. l'interrogation sur le langage met en lumière les multiples facettes de cet instrument unique par lequel l'homme se constitue comme sujet.
Bonne journée.
Précisons qu’en raison de la situation sanitaire, nous sommes actuellement en télétravail et ne pouvons pas consulter directement les documents de la bibliothèque. Pour vous répondre, nous devons nous contenter des ressources trouvées en ligne.
• système de signes phoniques ou graphiques, destiné à l'expression de la pensée et à la communication entre les hommes
• par extension, système secondaire de signes créé à partir d'une langue (langage sténographique)
• moyen d'expression (langage des signes, langage du corps)
• système de signes phoniques propre à une communauté
• système de communication propre à une espèce animale
• manière de s'exprimer
• usage qui est fait, quant à la forme, de cette manière de s'exprimer (dialecte, langage argotique, familier, académique, etc.)
• usage qui est fait, quant au contenu, de cette manière de s'exprimer (un langage franc, tenir un double langage, surveiller son langage, etc.)
• en informatique, ensemble codé de signes utilisé pour donner des instructions à un ordinateur
A ces premières définitions simples, ajoutons celle, un peu plus développée, que propose dicophilo.fr. Celle-ci vous apportera aussi quelques éléments de réponse à votre deuxième question :
«
1. Système de signes qui permet l’expression ou la communication.
2. Faculté de constituer ou d’utiliser un tel système.
Le langage n’est pas la langue. Les deux termes sont parfois synonymes, mais pas équivalents. Toute langue est un langage, mais l’inverse n’est pas vrai. Il y a une dimension communautaire et pragmatique dans la langue. Le langage lui n’en a pas forcément.
La notion est fondamentale. La philosophie pense avec des mots. Réfléchir sur le langage, c’est s’interroger sur le support même de nos pensées. En Grèce antique, un seul terme désignait à la fois la pensée et le langage : logos. Le concept est impossible à éviter. Toutes les grandes philosophies se sont arrêtées sur la notion.
On insiste souvent sur la pluralité des disciplines qui étudient le langage :
o Théorie de la communication
o Sciences cognitives
o Psychologie
o Linguistique
o Sociologie
o …et bien d’autres
À ce titre la spécificité de l’approche philosophique est à questionner. Quelle est la pertinence, l’apport unique de la philosophie face à toutes ces perspectives ?
Tout système de signes n’est pas un langage. Un langage permet l’expression et la communication. C’est un système de signes génératif. À partir d’un nombre limité de signes simples on peut générer un nombre infini de signes complexes. Avec les 26 lettres de l’alphabet (signes simples), on peut créer en permanence des nouveaux mots (signes complexes).
La « matérialité » du signe est totalement contingente. Un langage peut utiliser des signes vocaux, écrits, des gestes ou encore autre chose. Il n’y a pas à restreindre le langage aux signes « vocaux et écrits ». Beaucoup de dictionnaires le font. Ils ont tort. Le « langage des signes » est un langage. Et pourtant ses signes ne sont ni vocaux ni écrits.
De même, la nature du locuteur est sans importance. Un singe peut utiliser le langage. Ça reste un langage. On insiste souvent sur le langage comme phénomène humain. Il faut bien comprendre : la faculté de créer un langage est peut être propre à l’homme. Utiliser le langage n’est pas le propre de l’homme.
Enfin, l’origine du langage n’influe pas sur sa nature. Un langage peut être « naturel », comme le français. Il peut être « artificiel », comme les langages logiques, l’elfique ou l’espéranto.
On distingue plusieurs composants dans un langage :
• Un lexique (des mots)
• Une grammaire (des règles de formations des expressions signifiantes)
• Une sémantique (des règles d’interprétation du lexique)
On a des unités de base (être sur, chat, tapis, le) : c’est le lexique. On a ensuite des règles pour former des expressions ayant un sens. « tapis chat le le » n’a pas de sens. Mais « le chat est sur le tapis » en a un. C’est la grammaire qui permet de construire des formules sensées. Enfin, la sémantique permet d’interpréter le lexique. C’est elle qui relie le chat et le mot « chat », le tapis réel et le mot « tapis ».
Il convient de séparer le langage comme système et comme faculté. Comme système, le langage est un ensemble de signes et de règles. Comme faculté, il est un pouvoir, une capacité qu’on certains êtres. Les humains sont capables de produire des systèmes de signes. Et on appelle « langage » à la fois la capacité elle-même et le produit de cette capacité. Les deux sens doivent être distingués.
La faculté linguistique est dite naturelle chez l’homme. On parle parfois d’un « instinct » linguistique. Cette affirmation est à bien comprendre. Les systèmes de signes sont construits. Ils sont en partie artificiels. Et leur apprentissage est progressif. Ils ne sont pas innés. Toutefois on juge « naturelle » l’aptitude à apprendre, utiliser et créer de tels systèmes.
Le lien pensée et langage est là encore important. Certains dictionnaires font du langage la capacité d’exprimer des pensées. Le fait de posséder le langage serait marque d’autres compétences, comme la pensée. Admettre que les animaux dispose du langage est alors lourd de conséquences. »
De nombreux penseurs se sont penchés sur cette question complexe depuis l’Antiquité. Ce dossier de la revue Sciences Humaines vous en donnera un aperçu.
Cependant, « signaux » et « signes » ne sont pas équivalents :
- Le langage humain est un système de signes (union conventionnelle d’un signifiant et d’un signifié)
- Un signe renvoie à une signification; un signal provoque une réaction. La fonction d’un signal est purement conative.
- Dans sa fonction conative, le langage humain fonctionne comme un signal, mais il a aussi d’autres fonctions.
- Les signaux de la communication animale sont génétiquement déterminés. Ils ont une fonction fixe (en général étroitement reliée à la survie) plutôt qu’une véritable signification. Les signes linguistiques sont au contraire conventionnels et multifonctions.
Source : En quoi le langage est-il spécifiquement humain ?
Des expériences menées dans les années 70 montrent que, si les animaux sont capables d’apprendre et d’utiliser des langages humains, leur utilisation de ces langages présente des différences majeures avec l’humain :
« Il faut mettre au crédit de la psychologie comparée le projet ambitieux qui consiste à explorer les capacités des animaux à comprendre et/ou à produire des éléments du langage humain. Dans la mesure où l'appareil phonatoire des animaux est très mal adapté à la production des sons de la parole, l’idée a été de recourir, dans les années 1970, aux gestes du langage des sourds et de l'enseigner à des primates, puis à des otaries et des dauphins. Ce projet n'est pas nouveau puisque Samuel Pepys (XVIIe siècle) et Julien Offroy de La Mettrie (XVIIIe siècle) avaient déjà proposé de faire appel à ce médium. D'autres recherches ont utilisé des symboles graphiques associés à des objets, des actions ou des situations (par exemple, les recherches avec des chimpanzés menées par David Premack et Sue Savage-Rumbaugh). De tels travaux ont montré la capacité des animaux à comprendre des enchaînements de trois à quatre signes gestuels ainsi que des séquences de symboles graphiques. Le bonobo Kanzi, quant à lui, a manifesté des capacités à produire des combinaisons comportant deux à trois symboles ayant entre eux une relation de type sujet-verbe-objet. Il existe cependant des différences majeures entre l'animal et l'homme dans l'usage de ces « langages ». Il apparaît ainsi que plus de 95 p. 100 de cet usage sont produits par les singes dans un contexte de demandes en vue d'attirer l'attention de l'expérimentateur (sortir, avoir accès à un aliment, etc.). L'homme, pour sa part, utilise de plus le langage dans un contexte déclaratif pour apporter des informations aux autres sur le monde qu’il commente. »
Jacques VAUCLAIR, « PSYCHOLOGIE ANIMALE ou ZOOPSYCHOLOGIE », Encyclopædia Universalis
En l’état actuel des connaissances, les humains sont la seule espèce qui se soit montrée capable de développer et d’utiliser spontanément un langage fondé sur des signes.
Elle serait en outre la seule espèce ayant besoin du langage pour le développement de sa pensée et de sa conscience de soi.
- Qu'est le langage, et en quoi est-ce important ? conférence donnée par Noam Chomsky à l'occasion du 19e congrès international des linguistes à Genève (vidéo)
- John Searle, « Qu’est-ce que le langage ? », Pratiques, 155-156 | 2012, 228-250.
- Le langage / France Farago
Après un rappel des problématiques antiques relatives au logos, cet ouvrage présente les théories modernes qui ont fait passer, au XXe siècle, la pensée d'une philosophie de la conscience à une théorie du langage. La linguistique (Saussure, Jakobson, Chomsky), la philosophie analytique (Wittgenstein, Austin, Searle), le courant herméneutique (Ricœur, Gadamer), mais aussi les analyses de Cassirer relatives aux formes symboliques, la pensée de Merleau-Ponty et de Jaspers font l'objet d'exposés susceptibles d'être le point de départ d'une réflexion philosophique authentiquement moderne sur le langage. L'auteur montre en effet que, par-delà les disciplines objectivantes qui s'attachent à élucider le mécanisme du langage, seule la philosophie peut nous fournir une compréhension d'ensemble de la parole humaine. La parole vive qui mobilise activement le langage pour faire sens, signifier, n'est pas réductible à ce que ces sciences nous disent : système sonore, montage neurologique, mobilisation ingénieuse de l'appareil laryngé. Elle est l'élément fondateur de l'humanité comme espèce pensante, berceau de l'âme raisonnable, lieu de son incarnation, de son institution. On peut bien objectiver la parole parlée, désertée par celui qui lui a donné naissance, mais l'essence de la parole doit être cherchée dans ce que Merleau-Ponty appelle la parole parlante. La distanciation symbolique qu'elle effectue à l'égard du réel pose une transcendance au cœur même de l'immanence, constituant l'expérience humaine comme ouverture.
- Le langage / introd., choix de textes, commentaires... par Pascal Ludwig
Au commencement était le verbe. Exprimer, raconter, convaincre, persuader, infirmer, échanger, concevoir, penser : rien de tout cela ne serait possible sans le langage, qui nous distingue de la bête. Qui que nous soyons, d'où que nous venions, quelle que soit notre langue maternelle, nous parlons. Quelle est l'origine du langage ? Comment fonctionne-t-il ? Grâce â lui, nous pouvons décrire la réalité, la modifier, voire la réinventer; mais quel rapport le mot entretient-il avec la chose qu'il désigne ? Et que penser des beaux parleurs, des mensonges, des malentendus - faut-il se méfier du langage ? Aux frontières de la philosophie, de la linguistique, de la psychologie et de la biologie. l'interrogation sur le langage met en lumière les multiples facettes de cet instrument unique par lequel l'homme se constitue comme sujet.
Bonne journée.
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