Question d'origine :
D'azur au chevron d'or surmonté d'une petite croix, 2 étoiles d'or en haut, une tour crénelée sous le chevron
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 11/03/2021 à 14h36
Bonjour,
Votre question étant un peu énigmatique, nous supposons que vous souhaitez une lecture de votre blason en termes héraldiques.
Petit rappel pour les néophytes (dont nous sommes …) :
« Les armoiries se composent de deux éléments :des figures et des couleurs, qui prennent place dans un écu délimité par un périmètre dont la forme est indifférente […] A l’intérieur de l’écu, couleurs et figures ne s’emploient ni ne se combinent n’importe comment. […] La principale règle du blason concerne l’emploi des couleurs. Celles-ci n’existent qu’en nombre limité – six d’un usage courant- et portent dans le blason français des noms particuliers : or (jaune), argent (blanc), gueules (rouge), sable (noir), azur (bleu) et sinople (vert). […] Le blason répartit ses six couleurs en deux groupes : dans le premier, il place l’argent et l’or, dans le second, les gueules, le sable, l’azur et le sinople. La règle fondamentale de l’emploi des couleurs interdit de juxtaposer ou de superposer – sauf pour ce qui concerne les petits détails, tels que la langue ou les griffes des animaux, deux couleurs qui appartiennent au même groupe.[…]
Dans les armoiries, les couleurs constituent l’élément essentiel. Mais le répertoire des figures qui peuvent y prendre place est évidemment bien plus grand. A dire vrai, il n’est pas limité : n’importe quel animal, végétal, objet ou forme géométrique peut devenir figure du blason.[…]
L’augmentation du répertoire figuré dans lequel on puise pour créer des armoiries s’accompagne au fil des siècles d’une augmentation du nombre des figures que l’on rencontre dans chacune de ces armoiries. Dans celles des XIIe et XIIIe siècles, il n’y a en général qu’une ou deux figures ; dans celle du XVIIIe siècle, il n’est pas rare de rencontrer quatre, cinq, six –ou plus- figures différentes, l’écu étant divisé en plusieurs compartiments, ou bien la figure principale s’étant adjointe, au fil des générations, plusieurs figures secondaires.
Extraits de Figures de l'héraldique, Michel Pastoureau
« En héraldique, leblasonnement , dans son sens le plus fréquent, est l'action de décrire, ou encore de lire ou déchiffrer des armoiries. Il s'agit d'un langage technique propre pour décrire d'abord le dessin précis d'un blason, que rien ne peut décrire autrement, hormis une variante syntaxique, puis les ornements qui lui sont ajoutés .
Cette description s'exécute à l'aide d'un vocabulaire et d'une syntaxe spécifiques selon un ordre rigoureux de lecture des éléments composant les armoiries. […]
L'écu
Seul porteur des éléments proprement identitaires des armoiries (comme partie du nom patronymique ou d'un territoire), l'écu est le premier décrit dans le blasonnement, lequel se limite parfois à cette seule description, soit par absence d'ornements extérieurs, soit parce que ceux-ci n’apportent rien de significatif.
Les armes peuvent être de différents types, et la manière de blasonner dépend de ce type :
•Les armes simples forment le cas général d'un champ le plus souvent uniforme, éventuellement chargé de figures, c’est-à-dire de pièces ou de meubles (elles sont dites "plaines" sinon).
•Les armes composées accolent deux ou plusieurs armes, séparées par des lignes de partition formant des quartiers (ce terme étant pris dans un sens étendu), chacun d'eux se comportant comme des armes simples.
Champ simple : l’écu est entièrement recouvert d’un émail, d’un métal ou d’une fourrure, qui peut recevoir ou non des charges (ou figures), pièces et/ou meubles.On énonce la couleur du champ puis on décrit les charges : De gueules au chevron d'or (Les Essarts). […] Après l'énoncé du champ, on énumère les charges , qui peuvent être des pièces ou des meubles , en commençant, s'il y en a plusieurs différentes, par celle qui paraît principale, parce que plus centrale, de taille plus importante ou simplement plus significative. »
Source : Article Blasonnement, Wikipedia.
Pour lire votre blason, vous pouvez vous inspirer de blasons approchants, afin de le décrire au mieux en une seule phrase comme le veut l’usage.
Voir par exemple :
Le blason de la ville de Paris : D'azur au chevron d'argent écimé, chargé de six arbres de gueules, sommé d'une aigle de l'Empire d'or, accompagné en chef de deux roses d'argent et en pointe d'une flamme d'or mouvant de la pointe surmontée d'une épée basse du même.
Le blason de la ville de Cézy : D’azur au chevron d'argent accompagné en chef de deux étoiles d'or et en pointe d'une tour d'argent
Le blason de Le Pestre de Vauban : D'azur, au chevron d'or, surmonté d'un croissant d'argent et accompagné de trois trèfles du second.
Les blasons Boery et Bogue-Defay : D'azur, à un chevron d'or accompagné en chef d'un soleil du même accosté de deux étoiles d'argent, et en pointe d'un lion rampant aussi d'argent et D'or, à un chevron de gueules chargé du signe des chevaliers légionnaires, accompagné en chef de deux étoiles d'azur et en pointe d'un lion rampant du même.
Le blason de la famille Phelippes de La Marnierre : D'azur, au chevron d'or surmonté d'une étoile du même, accostée de deux merlettes d'argent, et un croissant du même en pointe.
Et enfin, le blason de la fa-mille de Jarrige : d'azur au chevron d'or surmonté d'une croisette du même accompagné en chef de deux palmes d'argent affrontées et en pointe d'une tour du même, maçonnée de gueules, qui nous semble, à part les palmes à la place des étoiles, très proche de votre description.
A consulter également :
Liste des meubles héraldiques, Wikipedia
Glossaire de la Société française de héraldique
La lecture des blasons, un blog personnel qui explique en détail la démarche de lecture d’un blason.
Voici donc une proposition de lecture de votre blason :
D'azur au chevron d'or, sommé (si la croix touche le chevron) d'une croix (il faudrait dire la couleur) ou surmonté d'une croix, accompagné (ou accostée si la croix est à la même hauteur que les étoiles et que l’adjectif peut alors la caractériser ) en chef de deux étoiles d'or (ou « de même » si la croix est d'or aussi) et en pointe d'une tour crénelée (on peut préciser la couleur et si elle maçonnée, ouverte avec la couleur de ces détails – voir le blason de La Tour Saint Vidal ; à la tour de gueules maçonnée et ajourée de sable).
On pourrait sans doute aussi dire suivant la taille, la position et la couleur de la croix :
D'azur, à un chevron d'or accompagné en chef d'une croisette accostée de deux étoiles le tout du même (si toutes les figures sont d'or) et en pointe d’une tour crénelée.
Attention si la croix est sur le chevron (à l’intérieur), on le dit « chargé » d’une croix.
Vous ne dîtes rien sur la taille et la forme de la croix (voir le paragraphe Croix du blog cité ci-dessus). Si elle est petite et simple, elle sera nommée plutôt croisette. Croisette : Petite croix utilisée comme figure secondaire (en nombre, ouposée sur d'autres figures ). Source : Liste des meubles, Wikipedia.
De même, vous ne précisez rien pour les étoiles, ce qui suppose qu’elles sont à cinq rais (branches), pointe orientée vers le haut. Sinon elles seraient dites versées (pointe orientée vers le bas), et à partir de 6 rais, il faut donner le nombre …
Pour aller plus loin :
Dictionnaire des termes du blason, Jean-Marie Thiébaud
Les blasons : art et langage héraldiques, Pierre Jaillard
Traité complet de la science du blason : à l'usage des bibliophiles, archéologues, amateurs d'objets d'art et de curiosité, numismates, archivistes, artistes, etc par Jouffroy d'Eschavann...
Et pour des interprétations symboliques des figures :
Le langage secret du blason, Gérard de Sorval
Bonnes lectures !
Votre question étant un peu énigmatique, nous supposons que vous souhaitez une lecture de votre blason en termes héraldiques.
Petit rappel pour les néophytes (dont nous sommes …) :
« Les armoiries se composent de deux éléments :
Dans les armoiries, les couleurs constituent l’élément essentiel. Mais le répertoire des figures qui peuvent y prendre place est évidemment bien plus grand. A dire vrai, il n’est pas limité : n’importe quel animal, végétal, objet ou forme géométrique peut devenir figure du blason.[…]
L’augmentation du répertoire figuré dans lequel on puise pour créer des armoiries s’accompagne au fil des siècles d’une augmentation du nombre des figures que l’on rencontre dans chacune de ces armoiries. Dans celles des XIIe et XIIIe siècles, il n’y a en général qu’une ou deux figures ; dans celle du XVIIIe siècle, il n’est pas rare de rencontrer quatre, cinq, six –ou plus- figures différentes, l’écu étant divisé en plusieurs compartiments, ou bien la figure principale s’étant adjointe, au fil des générations, plusieurs figures secondaires.
Extraits de Figures de l'héraldique, Michel Pastoureau
« En héraldique, le
Cette description s'exécute à l'aide d'un vocabulaire et d'une syntaxe spécifiques selon un ordre rigoureux de lecture des éléments composant les armoiries. […]
Seul porteur des éléments proprement identitaires des armoiries (comme partie du nom patronymique ou d'un territoire), l'écu est le premier décrit dans le blasonnement, lequel se limite parfois à cette seule description, soit par absence d'ornements extérieurs, soit parce que ceux-ci n’apportent rien de significatif.
Les armes peuvent être de différents types, et la manière de blasonner dépend de ce type :
•
•
Champ simple : l’écu est entièrement recouvert d’un émail, d’un métal ou d’une fourrure, qui peut recevoir ou non des charges (ou figures), pièces et/ou meubles.
Source : Article Blasonnement, Wikipedia.
Pour lire votre blason, vous pouvez vous inspirer de blasons approchants, afin de le décrire au mieux en une seule phrase comme le veut l’usage.
Voir par exemple :
Le blason de la ville de Paris : D'azur au chevron d'argent écimé, chargé de six arbres de gueules, sommé d'une aigle de l'Empire d'or, accompagné en chef de deux roses d'argent et en pointe d'une flamme d'or mouvant de la pointe surmontée d'une épée basse du même.
Le blason de la ville de Cézy : D’azur au chevron d'argent accompagné en chef de deux étoiles d'or et en pointe d'une tour d'argent
Le blason de Le Pestre de Vauban : D'azur, au chevron d'or, surmonté d'un croissant d'argent et accompagné de trois trèfles du second.
Les blasons Boery et Bogue-Defay : D'azur, à un chevron d'or accompagné en chef d'un soleil du même accosté de deux étoiles d'argent, et en pointe d'un lion rampant aussi d'argent et D'or, à un chevron de gueules chargé du signe des chevaliers légionnaires, accompagné en chef de deux étoiles d'azur et en pointe d'un lion rampant du même.
Le blason de la famille Phelippes de La Marnierre : D'azur, au chevron d'or surmonté d'une étoile du même, accostée de deux merlettes d'argent, et un croissant du même en pointe.
Et enfin, le blason de la fa-mille de Jarrige : d'azur au chevron d'or surmonté d'une croisette du même accompagné en chef de deux palmes d'argent affrontées et en pointe d'une tour du même, maçonnée de gueules, qui nous semble, à part les palmes à la place des étoiles,
A consulter également :
Liste des meubles héraldiques, Wikipedia
Glossaire de la Société française de héraldique
La lecture des blasons, un blog personnel qui explique en détail la démarche de lecture d’un blason.
Voici donc une proposition de lecture de votre blason :
D'azur au chevron d'or, sommé (si la croix touche le chevron) d'une croix (il faudrait dire la couleur) ou surmonté d'une croix, accompagné (ou accostée si la croix est à la même hauteur que les étoiles et que l’adjectif peut alors la caractériser ) en chef de deux étoiles d'or (ou « de même » si la croix est d'or aussi) et en pointe d'une tour crénelée (on peut préciser la couleur et si elle maçonnée, ouverte avec la couleur de ces détails – voir le blason de La Tour Saint Vidal ; à la tour de gueules maçonnée et ajourée de sable).
On pourrait sans doute aussi dire suivant la taille, la position et la couleur de la croix :
D'azur, à un chevron d'or accompagné en chef d'une croisette accostée de deux étoiles le tout du même (si toutes les figures sont d'or) et en pointe d’une tour crénelée.
Attention si la croix est sur le chevron (à l’intérieur), on le dit « chargé » d’une croix.
Vous ne dîtes rien sur la taille et la forme de la croix (voir le paragraphe Croix du blog cité ci-dessus). Si elle est petite et simple, elle sera nommée plutôt croisette. Croisette : Petite croix utilisée comme figure secondaire (en nombre, ou
De même, vous ne précisez rien pour les étoiles, ce qui suppose qu’elles sont à cinq rais (branches), pointe orientée vers le haut. Sinon elles seraient dites versées (pointe orientée vers le bas), et à partir de 6 rais, il faut donner le nombre …
Pour aller plus loin :
Dictionnaire des termes du blason, Jean-Marie Thiébaud
Les blasons : art et langage héraldiques, Pierre Jaillard
Traité complet de la science du blason : à l'usage des bibliophiles, archéologues, amateurs d'objets d'art et de curiosité, numismates, archivistes, artistes, etc par Jouffroy d'Eschavann...
Et pour des interprétations symboliques des figures :
Le langage secret du blason, Gérard de Sorval
Bonnes lectures !
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