Question d'origine :
j'ai lu récemment un recueil d'enquêtes du Sherlock Holmes "la résurrection de sherlock holmes". dans une de ces nouvelles, le fidèle watson s'inquiète de la santé de son ami, qui dans les temps oisifs, risque à tout moment de plonger dans la drogue ? y a t'il d'autres romans où cette addiction du célèbre enquêteur est évoqué ?
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 29/09/2006 à 10h49
Il est avéré dans le «Canon holmesien» (les récits rédigés par le créateur du personnage, Arthur Conan Doyle lui-même) que le célèbre détective victorien consomme des «stimulants». Dès la première enquête de Sherlock Holmes («Le signe des quatre», 1888), son compagnon le Docteur Watson, narrateur des récits, décrit «le réseau veineux de [son] avant-bras criblé d’innombrables traces de piqûres»…
Si Sherlock Holmes prend régulièrement des excitants tels que tabac, café… il a donc aussi recours à la cocaïne (ainsi qu’occasionnellement à la morphine ou à l’héroïne ). Précisons que la consommation de ces produits était à l’époque parfaitement légale, même si tout aussi préjudiciable à la santé qu’aujourd’hui.
Watson précise néanmoins : « [Holmes] ne se tournait vers la drogue qu'en réaction à la monotonie de l'existence, lorsque les affaires étaient rares et les journaux sans intérêt. »
Au début d’ «Un scandale en Bohême», Watson, qui vient de se marier, confirme : «Toute mon attention se trouvait absorbée par mon bonheur personnel, si complet, ainsi que par les mille petits soucis qui fondent sur l'homme qui se crée un vrai foyer. De son côté, Holmes s'était isolé dans notre meublé de Baker Street; son goût pour la bohème s'accommodait mal de toute forme de société ; enseveli sous de vieux livres, il alternait la cocaïne et l'ambition: il ne sortait de la torpeur de la drogue que pour se livrer à la fougueuse énergie de son tempérament…». (On dirait aujourd'hui qu'il nous fait une petite déprime).
Il semble que, vers 1901, à la fin de la carrière de Holmes, suite à l’affaire du «Missing Three-Quarter», Watson soit enfin parvenu à dissuader le détective de consommer de la drogue.
Très vite, le Canon holmesien a été complété par de nombreux textes apocryphes (on continue à en publier régulièrement), dont plusieurs mentionnent la drogue. Le plus frappant est le roman intitulé La solution à sept pour cent, de Nicholas Meyer (7% représentant la proportion dissoute de cocaïne utilisée par Holmes, chiffre que contestent certains exégètes). Dans ce remarquable opus, le détective, intoxiqué à la cocaïne, fait le voyage à Vienne pour être soigné par Freud, ancien cocaïnomane supposé. La rencontre des deux génies s’avérera être particulièrement... stimulante.
Vous pouvez compléter ces informations en consultant :
Les œuvres de A. C. Doyle et des continuateurs du mythe (voir BM de Lyon)
Les nombreuses vies de Sherlock Holmes, par André-François Ruaud et Xavier Mauméjean.
sshf.com, site de la Société Sherlock Holmes de France
sherlock-holmes.org (le Musée de l’Holmes)
DANS NOS COLLECTIONS :
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