Question d'origine :
Bonjour,
Je fais un mémoire de master sur la représentation de l'architecture lyonnaise au 17-18e dans la gravure et la peinture.
Après de nombreuses recherches, je n'arrive toujours pas à localiser précisément la porte de Vaise.
En effet, sur certaines gravures, la porte qui se trouve au débouché de l'escalier qui monte à Pierre Scize est appelée porte de Vaise.
Mais dans d'autres images cette porte est appelée porte de Pierre Scize, et c'est une porte plus au nord, après l'Observance qui est appelée porte de Vaise.
La première porte, celle sous Pierre Scize, fait partie de l'enceinte de la Retraite et celle plus au Nord apparaît sur les plans du 17e comme faisant partie de l'enceinte renaissance (avec les boulevards).
Je voulais savoir si vous en saviez davantage sur l'histoire de cette porte et de sa dénomination.
Merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 29/03/2011 à 12h57
Voici ce que l'on peut lire sur les portes de Vaise dans l'ouvrage d'Odile Brunet-Lecomte, Petite histoire de Vaise (p. 17, Vaise sous le règne des Bourbons) :
"Les entrées royales se faisaient par les "portes" qui fermaient la ville du côté Nord.
- Un peu avant la place et le fort de la Roche s'évelait la Porte de Bourgneuf, abattue dans la seconde moitié du XVIe siècle. C'était la plus ancienne porte de la ville du côté de Vaise.
- La Porte de Pierre Scize, appelée au XVIIe siècle, Porte de Vaise fermait complètement le passage entre le roc et la rivière. Avec sa haute toiture, terminée par une arête aigüe, ses deux échauguettes en pierre, sa lucarne triangulaire et les longues ouvertures pratiquées au dessus de la voûte pour la manœuvre des bras du pont-levis, cette construction apporte une note pittoresque à côté du rocher de Pierre Scize. Sur sa façade septentrionale est encasrté un écu de France en pierre qui font sculpté en 1490 par Jean de Saint priest, "maistre tailleur d'images" et peint par Jehan Perreol. Trois anges et un lion soutiennent l'écu. En dedans de la porte, et sur le rocher contre lequel elle s'appuie démarre l'escalier qui conduit au château fort de Pierre Scize.
- En juillet 1580, on construisit au faubourg une seconde porte. "La Porte du Lyon" ou "Porte neuve du Pont Levis" s'élevait sur le bord de la Saône, à l'extrémité de l'enceinte bastionnée enveloppant la colline du Greillon, en direction du Nord. Défendue par un fossé et un pont-levis, cette porte était décorée des armes de la ville avec un superbe lion sculpté dans la pierre : c'est de là que lui venait son nom. Au dessus, les armes de France et gravée en lettres d'or, avec la date de 1580, la vieille devise nationale, adoptée par les ligueurs lyonnais :
"Un Dieu. Un Roy
Une Foy. Une Loy"
La porte était flanquée de deux demi-bastions, et à celui qui baignait la Saône était attachée la chaîne tendue en travers de la rivière.
C'est là qu'avait lieu la plupart des entrées royales, souvent selon un cérémonial préparé de longue date."
L'ouvrage Vaise, l'étonnante histoire d'un quartier lyonnais de Guetty Long et Sylvie Marion-Feyeux nous apprend (p. 23) qu'à la révolution "La forteresse Pierre-Scize est détruite, ainsi que la porte de Vaise afin que Lyon soit "ville ouverte".
Dans l'ouvrage Les défenses de Lyon : enceintes et fortifications de François Dallemagne, c'est bien la porte située en contrebas du château de Pierre Scize qui est désignée comme la Porte de Vaise.
Le Lyon de nos pères, d'Emmanuel Vingtrinier (1901), mentionne aussi les deux portes. Vous y trouverez en outre plusieurs reproductions de gravures, notamment de la main d'Israël Sylvestre et de J.-J. de Boissieu. Deux légendes mettent justement le doigt sur l'homonymie : l'une présente "La
"Porte du Lion ou de Vaise", ou encore "porte neuve du Pont-Levis", telles sont les appellations employées par Vingtrinier pour désigner la porte située au nord de l'Observance, à proximité du pont Serin.
On peut donc parler non pas de la porte de Vaise mais des portes de Vaise, puisqu'elles portèrent toutes deux cette dénomination. La consultation de l'ouvrage Plans de Lyon : 1350-2030, portraits d'une ville confirme ce double emploi. Ainsi le plan de Nicolas de Fer en 1700 (p. 34) situe bien la "P. de Vaise" à hauteur du château de Pierre Scize et la "P. du Lion" plus au Nord. Le plan de Delamonce de 1755 reproduit p. 46 , en revanche, appelle la porte au lion "Porte de Vaize", tandis qu'elle est joujours appelée "Porte du Lion" dans un plan de 1773.
Comme en témoignent les plans du XIXe siècle, avec la disparition de la porte de Pierre-Scize à la fin du XVIIIe siècle, l'ancienne "porte au Lion" est communément dénommée "Porte de Vaise" par la suite.
Gravures de la "Porte de Vaise" conservées à la bibliothèque municipale de Lyon
Base estampes de la bibliothèque municipale de Lyon : vous y trouverez deux gravures numérisées de la Porte de Vaise (à priori celle de Pierre-Scize)
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