Question d'origine :
Les règles du jeu d’échecs doivent-elles évoluer pour éviter les parties nulles ? Quelles sont les pistes/études sur le sujet ? Réponse attendue le 28/12/2020 - 10:12.
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 27/12/2020 à 13h12
La partie nulle contrarie le processus du jeu pourtant le monde complexe des échecs l’intègre.
En effet, si la partie proprement dite avec
Cela annonce la réelle complexité des « jeux » que recouvre l’entité "les échecs".
Pour introduire la question de la règle, nous vous conseillons la lecture de l’article d’Arnaud Esquerre Le jeu et le hors-jeu qui pose plus largement les rouages du jeu en général où les échecs prennent place et dont voici quelques extraits:
"Un jeu doit comporter non seulement une fin, mais la possibilité d’être interrompu, autrement dit laisser la possibilité aux joueurs de rejoindre le monde hors-jeu d’où ils sont partis(-) Un jeu réglé nécessite des règles stables. Si les règles évoluent, alors il s’agit d’un autre jeu, même s’il porte le même nom. Ainsi il
-Revenons à La nulle, partie nulle, le nul …pluriels :
La Fédération française des échecs l’acte comme suit :
L'article 5.2 des règles du jeu de la FIDE détaille les différents cas de nulle : Le pat : si le joueur au trait ne peut exécuter aucun coup légal et n'est pas en échec, on dit qu'il est pat et la partie est nulle. La nulle par consentement mutuel : un joueur peut proposer la nulle à son adversaire pendant la partie.
D’ailleurs nous vous invitons vivement à questionner cette source plus à même de répondre à une problématique réglementaire du jeu dont elle est garante toute comme la FIDE et le Comité Rhône et Métropole Lyon échecs. Les règles sont rebattues tous les quatre ans. 2021 devrait connaître donc une relecture et qui sait, des réajustements de celles-ci !
Si nous revenons aux formulations du nul,
Lorsqu’un joueur n’a pas de coup légal à jouer et que son Roi n’est pas en échec, peu importe l’avantage matériel de l’adversaire, la partie est nulle. »
Il existe des Pat de « compositeurs » légendaires: Leonid Ivanovitch Kubbel, Alekseï Alekseïevitch Troïtski, la nulle interdite et La Nulle Immortelle une partie d'échecs disputée en 1872 entre Carl Hamppe et Philipp Meitner et la celle dite nulle de salon:
« À haut niveau de compétition, il est fréquent que des parties se terminent rapidement par la nulle, parfois en moins de 20 coups ou d'une heure de jeu, on parle alors de nulle de salon. Les joueurs s'accordent ainsi du repos, au grand dam des organisateurs, des spectateurs et des autres compétiteurs.
Plusieurs solutions ont été proposées, comme l'interdiction d'offrir la nulle avant un certain nombre de coups ou sans l'assentiment de l'arbitre, l'obligation de départager les joueurs en partie rapide après une nulle, la diminution de la valeur de la nulle dans le tournoi ou une valeur différenciée pour les Blancs et les Noirs, le départage basé sur le nombre de victoires, la sanction des joueurs dont le taux de nulle est excessif, etc., sans qu'aucune de ces méthodes ne soit satisfaisante ou communément acceptée. Différents systèmes ont été proposés pour réduire les nulles de salon. La Fédération internationale des échecs (FIDE) a, notamment, instauré depuis 1965 le format de compétition à élimination directe lors du tournoi des candidats. Pourtant, les cas de parties nulles surviennent encore fréquemment entre forts joueurs et la majorité des parties entre grands maîtres arrivent à un résultat nul. Au XXIe siècle, on dénombre plusieurs systèmes qui tentent de mettre fin à cette pratique :
1. Règle dite de Sofia : instaurée en 1962 par la FIDE et appliquée sur une base volontaire, cette règle stipule qu'aucune nulle n'est permise avant d'avoir joué le 30e coup. Bien que cette méthode permette effectivement d'éliminer les nulles de salon, si les joueurs échangent volontairement leurs pièces ils acquiescent de facto à une partie nulle, sans même la proposer. La pénalité prévue est la perte de la partie pour les deux joueurs. Cependant, des joueurs ont ignoré cette règle ou l'ont contournée, répétant la même position à trois reprises, ou bien les directeurs de tournois se sont montrés incapables de l'appliquer ou refusaient de le faire. Cette règle a finalement été abolie en 1964.
2. Éliminer les parties nulles en obligeant les adversaires à jouer une partie rapide à la suite d'une nulle, dans le but de déterminer un gagnant et un perdant3. L'un des inconvénients de cette proposition est que les joueurs peuvent s'entendre avant la première partie pour l'annuler, pour ensuite garder leurs forces lors de la partie rapide.
3. Le « BAP system », qui modifie le pointage accordé au gain, à la perte et à la nulle, selon la couleur des pièces : (a) trois points pour la victoire des noirs, (b) deux pour le gain des blancs, (c) un pour la nulle des noirs et (d) zéro pour la nulle des blancs. Seul un tournoi, le Slugfest4 a eu recours à ce système ; il est donc prématuré de le juger. Par contre, il n'y a pas eu de nulles de salon et les autres nulles sont survenues après des coups qui semblaient démontrer un désir de vaincre.
4. Laisser un programme informatique décider du sort de la partie lorsque la position est déclarée nulle. Une proposition dérivée suggère de prouver l'affirmation de nulle des joueurs en les opposant à un fort programme d'échecs lors d'une courte partie dont la position initiale est la position déclarée nulle.
5. En 2005, John Nunn a proposé que les joueurs qui annulent régulièrement des parties en tournois ne soient plus invités à y participer.
Il existe d'autres propositions, mais elles sont soit à analyser de façon rigoureuse, soit elles ne tiennent pas suffisamment compte du déroulement des compétitions à haut niveau.
»
-Quant à l’arbitrage nous vous livrons in extenso, articles et alinéas:
Article 9 : La partie nulle 9.1 a) Le règlement d’une compétition peut spécifier que les joueurs ne peuvent pas conclure un match nul par accord mutuel, soit en dessous d’un nombre défini de coups ou pas du tout, sans le consentement de l’arbitre. b) Si le règlement de la compétition permet les nulles par accord mutuel, la suite s’applique : 1 Un joueur souhaitant proposer la nullité le fera après avoir joué un coup sur l’échiquier et avant d’arrêter sa pendule et de déclencher la pendule adverse. Une offre à tout autre moment durent le jeu est toujours valable, mais on doit respecter l’Article 12.6. Aucune condition ne peut être liée à cette offre. Dans les deux cas, l’offre ne peut être retirée et reste valable jusqu’à ce que l’adversaire l’accepte, la rejette oralement ou la rejette en touchant une pièce avec l’intention de la jouer ou de la capturer; ou si la partie est terminée autrement. 2 L’offre de nullité sera notée par chaque joueur sur sa feuille de partie avec un symbole (voir annexe C13). 3 Une demande de nullité au titre de 9.2, 9.3 ou 10.2 sera assimilée à une offre de nullité. 9.2 La partie est nulle, sur une demande correcte du joueur ayant le trait, lorsque la même position, pour la troisième fois au moins (pas nécessairement par une répétition de coups) : a) va apparaître, s’il écrit d’abord son coup sur sa feuille de partie et déclare à l’arbitre son intention de jouer ce coup, ou b) vient d’apparaître et le joueur réclamant la nulle a le trait. Les positions de a) et b) sont considérées comme étant identiques lorsque, le même joueur a le trait, les pièces de même nature et de même couleur occupent les mêmes cases et les coups possibles de toutes les pièces des deux joueurs sont les mêmes. Les positions sont différentes, si un pion, qui pouvait être pris en passant, ne peut plus l’être de cette manière. Lorsqu’un roi ou une tour est forcé de bouger, il perdra son droit de roquer, s’il existe, uniquement après avoir été bougé. 9.3 La partie est nulle, sur une demande correcte du joueur ayant le trait, si : a) il écrit son coup sur sa feuille de partie et déclare à l’arbitre son intention de jouer ce coup ayant pour conséquence que les 50 derniers coups consécutifs ont été exécutés par chacun des joueurs sans mouvement de pion ni aucune prise de pièce, ou b) les 50 derniers coups consécutifs ont été joués par chacun des joueurs sans le mouvement d’aucun pion et sans aucune prise. 9.4 Si le joueur touche une pièce comme dans l’Article 4.3 sans avoir réclamé la nullité, il perd le droit de réclamer, comme le stipulent l’Article 9.2 ou 9.3, pour ce coup. 9.5 Si un joueur réclame la nullité en application de l’Article 9.2 ou 9.3, il peut arrêter les deux pendules (Voir Article 6.12.b). Il n’a pas le droit de retirer sa demande. a) Si la demande s’avère correcte, la partie est déclarée immédiatement nulle. b) Si la demande s’avère incorrecte, l’arbitre ajoutera trois minutes au temps de réflexion restant à l’adversaire. Ensuite la partie continuera. Si la demande était basée sur un coup prévu, ce coup doit être joué en accord avec l’Article 4. 9.6 La partie est nulle lorsqu’une position est atteinte, depuis laquelle un mat ne peut se produire par aucune suite de coups légaux. Ceci met immédiatement fin à la partie, pour autant que le coup amenant cette position soit légal.
Ces liens pourraient également vous apporter des éléments de réponses : chess ; New in chess et Lichess ainsi que ce blog et celui-ci tout comme cette proposition ou celle de
En effet, ce grand maître, alias "le tombeur de Kasparov", "la légende des échecs", invite au rebond sur la réponse donnée par nos collègues de sciences à votre seconde question (corrélée à celle-ci). L’IA de DeepMind aiderait à réécrire les règles des échecs. Ainsi le PAT ou l’impasse seraient gage de...victoire ?
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter