Comment doit se passer la distribution de comprimés d'iode ?
Question d'origine :
Merci pour les infos. Mais comment doit se passer la distribution de comprimés d'iode dans une métropole comme Lyon ou Paris? Où les trouver ? Jité
Réponse du Guichet
Ce sont les préfectures (ou dans le cas de Paris, la préfecture de police) qui sont en charge des protocoles de distribution. Il faut aussi distinguer les zones couvertes par un PPI (situées à proximité d'une centrale nucléaire) et celles, comme Paris ou Lyon, non couvertes par un plan particulier d'intervention (PPI).
Bonjour,
Comme nous le précisions dans cette précédente réponse sur le plan ORSEC iode, la distribution des comprimés est organisée à l'échelle des départements, sous la responsabilité du préfet : pour en savoir plus sur le protocole prévu dans votre département, c'est donc auprès de votre préfecture qu'il convient de vous renseigner. Plusieurs sites de préfectures fournissent de la documentation en ligne à ce sujet, dont nous citions plusieurs exemples dans notre précédente réponse, notamment le document de la préfecture de l'Ain : Distribution comprimés d’iode (hors zone PPI).
Pour le Rhône, voici les informations que nous trouvons sur le site de la préfecture :
La protection de la population
En fonction du niveau de gravité de l'accident, différentes mesures peuvent être ordonnées :
La mise à l'abri (confinement) des populations dans les habitations
L'évacuation des populations
La distribution de pastilles d'iode
Dans le cas des réacteurs électronucléaires, l'élément radioactif constituant le principal contaminant des rejets serait de l'iode radioactif (I131). À titre préventif, certains départements ont organisé une distribution de pastilles d'iode non radioactif auprès de la population habitant dans un rayon de cinq kilomètres autour de la centrale. Sur consigne du préfet, diffusée en cas d'accident par la radio, les habitants seraient invités à absorber ces pastilles d'iode.
Cet iode stable a pour effet de se fixer sur la thyroïde (organe qui retient l'iode), la saturer et éviter qu'ensuite l'iode radioactif inhalé par respiration se fixe sur cette thyroïde provoquant son irradiation. Des pastilles d'iode en dépôt dans les pharmacies sont d'autre part à la disposition de la population dans la couronne située autour de vingt kilomètres autour de la centrale.
Ainsi que dans le DDRM (dossier départemental sur les risques majeurs) :
D.4.4 La distribution de pastilles d’iode
Dans le cas des réacteurs électronucléaires, l’élément radioactif constituant le principal contaminant des rejets serait de l’iode radioactif (I131). À titre préventif, les départements organisent des campagnes de distribution préventive de pastilles d’iode stable (en 2016 et 2019) auprès de la population autour de la centrale (dans un rayon de 20 km). En cas d’accident et sur consigne du préfet diffusée par la radio, les habitants seraient invités à absorber ces pastilles d’iode. Ainsi dans le département du Rhône cette distribution en cas d’accident s’effectuera au-delà du périmètre d’application du PPI. Cet iode (I127) stable est un oligoélément naturel contenu dans le corps humain et nécessaire à la fabrication continue des hormones thyroïdiennes. Elle se fixe sur la thyroïde (organe qui retient l’iode), la sature et évite qu’ensuite l’iode radioactif inhalé par respiration ou ingérée, se fixe sur la thyroïde et provoque son irradiation. Elle s’élimine ensuite rapidement par les urines.
Concernant Paris, rappelons que le territoire parisien ne dispose pas de centrale nucléaire et que, contrairement au département du Rhône par exemple, qui est proche des centrales de l'Ain et de l'Isère, aucune commune des départements de la petite couronne n'est située dans un périmètre de 20 km autour d'une centrale. Paris n'est donc pas concernée par la campagne de distribution d'iode destinée aux personnes qui résident ou travaillent à proximité d’une centrale nucléaire. Ce n'est d'ailleurs pas le cas non plus de la ville de Lyon.
Ceci étant dit, la distribution des pastilles d'iode est tout de même prévue en cas d'alerte nucléaire dans les zones non couvertes par un plan particulier d'intervention, comme Paris ou Lyon.
Le Plan communal de sauvegarde de Paris (2019) apporte les précisions suivantes :
La circulaire interministérielle n° DGS/DUS/DSC/2011/64 du 11 juillet 2011 définit, en cas d’alerte nucléaire, le cadre de la mise à disposition des comprimés d’iodure de potassium aux populations situées dans des zones non couvertes par un plan particulier d’intervention (PPI). Cette circulaire prévoit notamment que des stocks de comprimés soient constitués et gérés par l’établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS) et que chaque préfet organise dans son département, avec l’aide des communes, les modalités de mise à disposition à la population, en urgence, des dits comprimés. L’organisation à mettre en place est en cours de discussion entre les services de l’Etat, l’ARS et les services municipaux.
Le DDRM (2017) disponible sur le site de la préfecture de police de Paris fournit les informations suivantes :
La distribution de comprimés d’iodure de potassium est assurée auprès des populations situées dans les zones couvertes par un plan particulier d’intervention (PPI). Parallèlement, le gouvernement a notamment publié une circulaire interministérielle, datée du 11 juillet 2011, relative au dispositif de stockage et de distribution de ces comprimés d’iodure de potassium hors des zones couvertes par un plan particulier d’intervention. Elle prévoit que les stocks de comprimés soient constitués, mis en place et gérés par l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS) maintenant intégré à la nouvelle Agence nationale de santé publique « Santé publique France ». De plus, le préfet doit organiser dans son département les modalités de mise à disposition des comprimés à la population en cas d’urgence, en s’appuyant sur le maire (plan IODE). La prise de comprimés d’iode en cas d’accident doit être réalisée uniquement sur ordre du préfet. Elle permet de saturer la glande thyroïde, afin que l’iode radioactive rejetée dans l’atmosphère en cas d’accident nucléaire ne se fixe pas sur celle-ci et provoque des cancers.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à contacter la préfecture du Rhône ou la préfecture de police de Paris (Paris est un cas particulier : pour Paris et les départements de la petite couronne, la direction des opérations de secours est assurée en permanence par le préfet de police, qui peut la déléguer aux préfets des départements concernés).
Bonne journée.