Je cherche des informations sur l'histoire de deux anciens bâtiments religieux à Sainte-Foy-les-Lyon
Question d'origine :
Bonjour,
A Sainte-Foy-les-Lyon, il existe deux anciens bâtiments religieux l'un a côté de l'autre au dessus de Francheville.
L'un dénommé Séminaire Saint-Irénée tranformé en appartementset l'autre Domaine Saint-Joseph tranformé en hôtel.
Avez vous quelques détails historiques me permettant de comprendre le rôle de chacun des bâtiments.
Merci d'avance
Réponse du Guichet
Il s'agit de deux séminaires (l'un de théologie, l'autre de philosophie) dont la construction remonte à 1903 et 1928.
Ces bâtiments monumentaux remarquables font tout deux partie de l'enclave limitée par l'ancienne fortification de la ville qui délimite le périmètre UNESCO.
Nous trouvons une notice très détaillée consacré au premier, le séminaire Saint-Irénée dans le Préinventaire des Monuments et richesses artistiques de Sainte-Foy-Lès-Lyon. Nous reproduisons ici la partie s'attardant sur son historique, tout en vous conseillant vivement de consulter l'ouvrage pour la description très complète qui en est faite (p.112 et suivantes).
SÉMINAIRE SAINT-IRÉNÉE
Fondé en 1659 par le cardinal Camille de Neuville, archevêque de Lyon, le séminaire Saint-Irénée fut placé sous la responsabilité de M. d’Hurtevent, disciple de M. Olier, fondateur de la compagnie de Saint-Sulpice.
Après avoir occupé divers locaux, les séminaristes s’installèrent en 1669 dans un immeuble situé à Lyon à l'angle Nord-Est de la place Croix-Paquet et de la montée Saint-Sébastien, qui fut progressivement approprié et agrandi.
En 1843, devant l’insalubrité et la vétusté de ces bâtiments, qui n'existent plus actuellement, le cardinal de Bonald favorisa l'achat de terrains, appelés les Bains romains, situés à Saint-Just, 21, rue des Farges. L'architecte Tony Desjardins fut chargé des travaux de construction qui s’étalèrent de 1855 à 1867.
Entre temps, en 1860, le séminaire Saint-Irénée était devenu propriétaire d'une maison de campagne, à la limite des communes de Francheville et de Sainte-Foy-lès-Lyon (actuelle Maison Saint-Joseph.) En 1902-1903 l'architecte Sainte-Marie Perrin, né à Lyon en 1835, fut chargé de construire sur les terrains fidésiens un grand séminaire de philosophie, destiné à remplacer celui d’Alix (en 1807 en effet, le cardinal Fesch avait acheté l’ancien prieuré d’Alix, reconstruit en 1768 par Decrénice, pour y installer un petit séminaire, qui avait été ultérieurement transformé en séminaire de philosophie).
À la suite de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, le séminaire de la rue des Farges (séminaire de théologie) fut transformé en lycée (actuel lycée de Saint-Just): le séminaire de philosophie de Sainte-Foy-lès-Lyon, construit Sur fonds privés, ne fut pas expulsé, et devint l'Ecole supérieure de théologie, tandis que l'enseignement de la philosophie était assuré, jusqu’en 1928, dans le bâtiment des Pères Maristes, chemin du Grand Roule (cf. p. 126).
En 1928 un nouveau séminaire de philosophie a été construit à proximité du séminaire Saint-Irénée, sur la commune de Francheville (Maison Saint-Joseph).
Depuis 1972 le séminaire interdiocésain Saint-Irénée, toujours placé sous la direction des Sulpiciens, regroupe l'enseignement de la philosophie et de la théologie (cf. Dictionnaire d'Histoire et de Géographie ecclésiastiques, Paris, 1914; JB. Martin Histoire des églises et chapelles de Lyon, Lyon, 1908 ; Séminaire Saint-Irénée, brochure s.d., p. 28 à 30).
C'est dans ce bâtiment que le pape Jean-Paul II a résidé lors de son séjour à Lyon, au début d'octobre 1986.
Charles Démia, fondateur des petites Ecoles, et de la Congrégation Saint-Charles, décédé en 1689, avait demandé d'être enterré aux pieds de son confesseur, M. d'Hurtevent, mort en 1671. Leurs restes avaient été transportés dans la chapelle du séminaire de Saint-Just, vers 1867, puis ils furent inhumés dans un petit bâtiment isolé, situé au Nord du séminaire Saint-Irénée, à Sainte-Foy-lès-Lyon ; en 1980, les sœurs de Saint-Charles ont organisé leur transfert dans la maison mère des religieuses, 26, montée des Carmélites, à Lyon.
Pour compléter, on peut ajouter à propos du domaine Lyon Saint-Joseph le rapide tour d'horizon historique rendu par le hors série Lyon People Demeures et Chateaux - Les Secrets de Sainte-Foy (p.196)
DOMAINE LYON SAINT-JOSEPH
Du séminaire aux séminaires.
Construit de 1926 à 1928 et financé par souscription diocésaine, le séminaire Saint-Joseph avait comme vocation première de seconder son voisin, le séminaire Saint-lrénée, dans l'accueil des séminaristes. C'est entre ses murs que fut dispensé, pendant près de 40 ans, l'enseignement du 1er cycle de philosophie. Un temps où les vocations sacerdotales étaient Encore vivaces. Mais face à la crise des vocations, je cardinal Renard, alors archevêque de Lyon, décide d'une nouvelle orientation. Devenu maison Saint-Joseph, le site accueille dès 1971 les retraites spirituelles, les rencontres des mouvements d'Église mais aussi les réunions syndicales et les premières formations professionnelles, en lieu et place de La Rivette à Caluire. En 2006, le cardinal Barbarin décide de réhabiliter la maison Saint-Joseph en l'ouvrant aux séjours et aux séminaires. Deux ans de travaux sont nécessaires pour rénover le bâtiment dont la forme architecturale et les cloîtres rappellent la vocation religieuse. Quatre catégories de chambres, plusieurs restaurants et un amphithéâtre de 200 places bâti sur l’ancienne bibliothèque du séminaire, le domaine Lyon Saint-Joseph est aujourd'hui calibré pour une clientèle exigeante. La maison qui respire la zénitude a ainsi reçu, depuis sa réhabilitation, les formations de l'Ecole des Avocats, des notaires du Rhône et des huissiers de justice, tout comme les congrès médicaux de Boiron ou BioMérieux. Une imprégnation religieuse palpable, qui s'étend jusque dans la cour du cloître désormais clos, baignée par les regards bienveillants du saint Curé d'Ars Jean-Marie Vianney et du père Chevrier, statufés sur Les ailes Ouest et Est du bâtiment.
Voir aussi : Notes historiques sur le séminaire de Saint-Irénée par L'abbé L. Duplain (in La Revue du Lyonnais, 1892)