Qui sont ces citadins qui se chauffent au bois ?
Question d'origine :
bonjour !
Dans le débat sur la pollution de l'air, particulièrement à Lyon, certains font état du moindre impact de la circulation automobile par rapport au ... chauffage au bois. Elle ne représenterait que 15% de cette pollution.
Je comprends mal qu'on parle de chauffage au bois en ville.
D'après le site de l'Ademe, en zone rurale ou périurbaine la moitié des populations se chauffent au bois (souvent avec des matériels et techniques "mal-efficaces" il est vrai), donc on comprend, mais en ville c'est une personne sur dix seulement. Qui sont ces citadins chauffés au bois ?
Quelle statistique permet de se faire une idée sur le chauffage au bois en ville ? Quels en sont les équipements ? Des immeubles seraient chauffés par des systèmes à bois ?
Où trouver des informations de qualité sur les différentes sources de pollution de l'air, et leur part respective, avec différentiation selon le type de pollution (particules, fines ou ultra fines, chimie, gaz ...) : chauffage, industrie, couloir de la chimie, circulation automobile, pollution "importée" ...
Merci encore une fois de vos savantes investigations.
Réponse du Guichet
L'Ademe a réalisé en 2018 une étude sur le chauffage domestique au bois dont le rapport est consultable en ligne. On y trouve notamment des informations sur la méthodologie de l'enquête et le profil des utilisateurs de ce type de chauffage. D'après cette enquête on estime à 13% la part d'utilisateurs situés en zone urbaine.
Bien qu'il constitue une énergie renouvelable précieuse, le bois de chauffage domestique est aussi la première source de pollution aux particules fines en France, que Santé Publique France estime être à l'origine de 40 000 décès par an. Cette pollution est majoritairement due à des équipements anciens et peu performants.
Bonjour,
Les données statistiques que vous avez trouvées sur le site de l'Ademe semblent provenir de l'étude sur le chauffage domestique au bois réalisée par l'Ademe et ses partenaires Solagro, Biomasse Normandie et BVA. Le rapport de cette étude réalisée en 2018 est disponible gratuitement en ligne. On y trouve notamment des informations sur la méthodologie mise en oeuvre :
Les résultats présentés dans cette étude proviennent de plusieurs sources:
- Essentiellement de l’enquête téléphonique de 12 minutes réalisée du 7 décembre 2017 au 5 janvier 2018 par BVA auprès d’un échantillon représentatif de 1000 d’utilisateurs d’équipements de chauffage au bois au cours des 12 derniers mois, couvrant l’ensemble des ménages français implantés sur le territoire métropolitain.
- Complétés par des données de la bibliographie, notamment pour les granulés et les autres combustibles ainsi que d’entretiens auprès de la filière professionnelle
- De l’étude «Connaissance des usages liés au chauffage domestique au bois en France», ADEME Mai 2018.
Détail de l’échantillon
L’échantillon a été stratifié:
- Sur 3 zones : zone 1 = urbain ; zone 2 = péri-urbain ; zone 3 = rural.
- Et sur 5 grandes régions :
O Ouest océanique (Haute et Basse Normandie, Bretagne, Pays de Loire, Poitou-Charentes);
O Grand Sud-Ouest (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Limousin);
O Zones méditerranéennes (Languedoc-Roussillon, PACA, Corse);
O Zones Est (Rhône-Alpes, Alsace, Lorraine, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Bourgogne, Auvergne);
O Centre-Nord (Centre, Île-de-France, Nord Pas-de-Calais, Picardie).
Au sein de chaque zone et région constituée, nous avons interrogé un échantillon représentatif des ménages français sur la base des données INSEE de référence en termes d’âge et de catégorie socio-professionnelle du chef de ménage.
En termes de cibles, l’étude concerne l’ensemble des personnes ayant utilisé des équipements de chauffage individuel au bois au cours des 12 derniers mois. Pour garantir la représentativité de l’échantillon constitué et permettre le calcul de la pénétration de cette cible nous avons constitué un échantillon représentatif des ménages français utilisateurs de bois de chauffage. Les personnes en dehors de la cible ont été comptées après avoir qualifié leur profil en termes de sexe, âge et profession du chef de ménage pour permettre une qualification de la population des non-utilisateurs.
Avertissement
Pour l’ensemble de l’étude, la variété des sources et le type de collecte des informations (déclaratif, statistiques, estimation, marché informel, ...) implique une certaine prudence à avoir au regard des données présentées. Les arrondis utilisés dans l’enquête ménages amènent parfois à des totaux approximatifs. Les données chiffrées présentées sont issues d’un redressement d’un échantillon représentatif (1000 utilisateurs de bois).Elles permettent néanmoins de faire ressortir les grandes tendances et l’évolution sur les différents segments des marchés et utilisateurs.
D'après cette étude, le pourcentage de personnes se chauffant au bois en zone urbaine s'élèverait à 13%, ce qui représente 2,5 millions d'utilisateurs :
En 2017, 40% des utilisateurs de bois vivent en zones péri-urbaines ; 37% vivent en zones urbaines et 23% habitent en zones rurales.
Suivant les zones, le taux d’utilisation du chauffage au bois n’est pas le même. Ainsi, en zones péri-urbaines et rurales, près de la moitié des personnes se chauffent au bois (2,7 millions d’utilisateurs en zones péri-urbaines et 1,6 millions en zones rurales). En zone urbaine, 13% des personnes déclarent se chauffer au bois, soit 2.5 millions d’utilisateurs.
Qui sont ces utilisateurs de bois de chauffage ? Voici le profil général dégagé par l'étude :
Les utilisateurs de bois sont:
- Essentiellement des propriétaires (84%).
- Pour 38% des CSP+, pour 36% des inactifs et pour 26% des CSP-.
- Des personnes de plus de 50 ans, 60% en zones urbaine et rurale, 56% en zone péri-urbaine.
Vous trouverez des données plus détaillées dans l'étude à partir de la p. 20 : Profil des utilisateurs en fonction des usages.
Concernant plus spécifiquement les types d'équipements, nous reproduisons ci-dessous le passage situé p. 25 : "3.1.7. Profil des utilisateurs par type d'équipement" :
Nous n'avons pas retrouvé de données plus fines concernant spécifiquement les équipements privilégiés en zone urbaine.
Concernant les effets du chauffage au bois sur la pollution de l'air, l'état des lieux publié en juillet 2021 par le ministère de la transition écologique Réduction des émissions issues du chauffage au bois en France nous apprend notamment que :
- Les particules fines ont un impact sanitaire significatif :
En avril 2021, Santé Publique France estime que la pollution par les particules fines est à l’origine de 40 000 décès par an et près de 8 mois d’espérance de vie perdue.
- Le chauffage au bois domestique est le premier contributeur à cette pollution :
Le secteur résidentiel est le premier émet-teur des particules fines en France, dont la quasi-totalité provient de la combustion des appareils de chauffage. En 2018, les émissions de particules fines issues préci-sément du chauffage au bois ont consti-tué :
• 27,5 % des émissions nationales en PM10 ;
• 43,3 % des émissions en PM2.5 ;
• 55,3 % des émissions en PM1.0 ;
- La pollution liée au chauffage domestique au bois est majoritairement due aux appareils anciens et peu performants :
Malgré le renouvellement progressif du parc des équipements de chauffage, les foyers ouverts et équipements anciens peu performants (datant d’avant 2005) constituent en-core 48 % du parc des équipements et sont responsables d’approximativement 2/3 des émissions en particules fines issues du chauffage au bois individuel.
Le renouvellement du parc avec des équipements plus efficaces et moins polluants, ainsi qu'un bon usage des équipements, sont des enjeux d'autant plus important que le bois énergie est la première source d’énergie renouvelable en France, comme le rappelle l'enquête de l'Ademe.
Nos collègues du département Sciences et Techniques répondront prochainement à votre dernière question portant sur les différentes sources de pollution de l'air.
Réponse du Guichet
Dans le cadre du dispositif national de surveillance de l’air, différentes institutions, groupement d’intérêt scientifique, associations agrées ou encore consortiums produisent et mettent à disposition des informations fiables sur la qualité de l’air et les différentes sources de pollutions.
Bonjour,
Dans le cadre du dispositif national de surveillance de l’air, différentes institutions, groupement d’intérêt scientifique, associations agrées ou encore consortiums produisent et mettent à disposition des informations fiables sur la qualité de l’air et les différentes sources de pollutions.
Vous retrouverez l’ensemble de ces institutions sur la page dédiée du site web de l’INERIS (Institut national de l’environnement industriel et des risques) qui détaille l’ensemble du cadre règlementaire relatif à la surveillance de l’air.
Pour répondre plus précisément à votre question, voici une petite sélection de ressources et de sites web où vous pourrez trouver des informations de qualité sur les différentes sources de pollution ainsi que la part respective des types de pollutions que l’on peut retrouver en France :
Informations sur les différentes sources de pollutions :
- Sur le site Atmo France ( site de la Fédération des Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air) vous pourrez trouver des informations sur la qualité de l’air, l’importance de la météo ainsi que sur les différents polluants atmosphériques.
- Le site Atmo Auvergne-Rhône-Alpes (observatoire de la qualité de l’air en Auvergne-Rhône-Alpes) présente les 2 grandes familles des polluants atmosphériques : les polluants primaires et secondaires, et détaille ensuite les principaux polluants mesurés en listant leurs caractéristiques, les sources de ces polluants ainsi que leurs effets sur la santé.
Informations sur la part respective des types de pollution dans l’air ainsi que les sources de ces pollutions :
- L’observatoire Atmo Nouvelle-Aquitaine a créé des fiches synthétiques sur les émissions de polluants pour sa région. Elles recensent à l’échelle régionale et par département, par type de polluants, les émissions rejetées dans l’air par secteur d’activité.
- Le service Données et statistiques du Ministère de la transition écologique publie en ligne un «Bilan de la qualité de l’air extérieur en France» qui fait l’état des lieux de l’évolution de la qualité de l’air et présente le détail de la part des secteurs d’activités dans les émissions de polluants. Ce document est à compléter par la lecture des résultats complémentaires sur les rejets de polluants dans l’air qui déclinent plus précisément ces estimations et leurs évolutions par secteur d’activité ou par source naturelle. Les derniers bilans disponibles datent de l’année 2021.
Plate-formes donnant accès aux données brutes :
- Geod’air: base de données nationale de la qualité de l'air. Gérée et mise en œuvre par l'Ineris au titre du Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air, cette base de donnée fournit les données et statistiques de référence sur la qualité de l'air en France. Les données sources sont issues du dispositif de surveillance opéré dans chaque région par les Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air.
- PREV’AIR : plate-forme nationale de prévision de la qualité de l’air. Cette plate-forme est basée sur le résultat de simulations numériques et d’observations recueillies sur le terrain pour prédire et cartographier les concentrations de polluants atmosphériques réglementés. Le système PREV'AIR diffuse quotidiennement des prévisions et des cartographies de qualité de l'air à différentes échelles spatiales.