Quel est le nom et l'adresse du médecin où devait se rendre Jean Moulin ?
Question d'origine :
Bonjour,
Notre Association Histoire & Patrimoine de Caluire et Cuire travaille su Jean MOULIN.
Pouvez-vous nous aider sur un point historiquement non documenté, mal connu.
La veille du 20 juin les responsables de la Résistance de Lyon, organisateurs de la réunion prévue dans le cabinet du Dr DUGOUJON à Caluire sont inquiets. Ils cherchent un lieu de substitution. Nous savons simplement qu'il s'agit du "cabinet d'un médecin des bords de Saône".
Ce changement du lieu de RV ne s'est pas fait et Jean MOULIN a été arrêté au cabinet du Dr DUGOUJON.
Je cherche le nom et l'adresse de ce "médecin des bords de Saône".
Merci par avance.
Bien cordialement, Dr Micha ROUMIANTZEFF
PS pour votre information :
A l'entrée des allemands dans la zone sud, la Résistance organise 3 points de sécurité : A, B et C.
Le point B est le cabinet du Dr DUGOUJON. Il n'a servi qu'une seule fois, le jour de l'arrestation de REX !!!
Réponse du Guichet
Le Guichet du Savoir a déjà répondu à cette question sur les lieux de la réunion clandestine de l’Armée Secrète du 21 juin 1943, notamment dans la réponse consacrée au rôle du docteur Frédéric Dugoujon dans cette affaire ; nous vous invitons à la lire.
Nous apportons des précisions sur la destination de ces lieux dans cette affaire, trouvées dans les ouvrages cités comme références bibliographiques.
En effet, d’après les recherches faites précédemment, plusieurs lieux furent identifiés par André Lassagne, l’homme sur lequel reposa la responsabilité de découvrir un toit suffisamment sûr pour abriter l’entrevue capitale du 21 juin 1943 :
- le domicile du professeur Lonjaret quai de Serbie
- le cabinet du Dr David à Saint-Rambert
- le cabinet du Dr Dugoujon à Caluire
Voici ce que nos nouvelles recherches permettent de confirmer à travers les notices rédigées par Bruno Permezel, dans son ouvrage Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours : 2824 engagements
- le professeur Jean Lonjaret, qui habite au 7, quai de Serbie à Lyon. Ancien professeur de lycée, il est inspecteur d’académie. Dans le combat de la Résistance, il assure la fonction de boîte à lettres pour André Lassagne. Comme André Allix et Roger Waldner (entre autres), il fait partie du Comité de Résistance à Lyon. Pressenti pour héberger une réunion qui doit se dérouler le 21 juin 1943, il ne donne pas suite car il doit se rendre à Paris. La réunion se déroulera chez le Dr Dugoujon à Caluire.
- le docteur Alfred David, médecin-lieutenant de bataillon. En 1939, il est fait prisonnier par les Allemands dans les Vosges ; il réussit à s’évader. Au cours du mois de septembre 1941, il rejoint un maquis de Seine-et-Marne. Pourchassé, il passe en zone sud. En liaison avec André Lassagne et Fréderic Dugoujon, il met à la disposition de l’Armée secrète son cabinet médical situé à St Rambert-l’Ile Barbe. En conséquence des arrestations de Caluire le 21 juin 1943, il quitte Lyon puis devient médecin d’un maquis de l’Isère puis au-dessus de Yenne en Savoie. Il participe à la libération de Chambéry.
Dans l’ouvrage Les lieux secrets de la Résistance : Lyon, 1940-1944, nous avons également trouvé l’article suivant concernant l’utilisation du domicile de Lonjaret intitulé «7 quai de Serbie- Lyon 6e - L’avant-veille du drame» :
«Cet appartement fut le domicile de M. Lonjaret, ami de Lassagne. A celui-ci Lonjaret le prêta quelques heures. Effectivement le samedi 19 juin 1943, entre 17 et 18h, Lassagne voulut en petit comité fixer la date de la grande rencontre clandestine qui avait pour but de désigner un nouveau chef de l’Armée secrète après l’arrestation du Général Delestraint. Seuls Aubrac et Aubry furent convoqués quai de Serbie. Lassagne, sans parler encore de Caluire obtint d’eux leur accord de «n’utiliser aucun des appartements précédemment employés». Alors il se proposa de trouver l’endroit convenable. Il se contenta de leur donner des informations sur l’objet de la rencontre et des RDVs pour pouvoir accéder à ce lieu encore inconnu. Toutes les précautions parurent avoir été prises…»
Ces informations pourront vous être davantage confirmées par le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD)
DANS NOS COLLECTIONS :
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