Question d'origine :
Quelle est la signification des signes gravés
Réponse du Guichet
Bien que l'origine de cette pierre ne soit pas précisée, il est possible de repérer et lire quelques éléments qui y ont été gravés.
Ne disposant d’aucune information quant à la provenance de cet objet en pierre, qui fait probablement partie d’un élément d’architecture, nous pouvons spécifier les éléments suivants :
Tout en haut, le monogramme marial MA qui renvoie à la Vierge Marie, plus bas un christogramme, c’est-à-dire une ancienne abréviation du nom de Jésus-Christ.
Au IIIe siècle, les chrétiens avaient pour habitude de raccourcir le nom de Jésus et de ne garder que les trois premières lettres de son nom en grec: ΙΗΣ (Jésus s’écrivant ΙΗΣΟΥΣ). La lettre grecque Σ (sigma) fut ensuite transcrite dans l’alphabet latin sous la forme du S, si bien que le monogramme se transforma en IHS.
Au début de l’ère chrétienne, c’était un symbole secret utilisé comme signe de ralliement. Il était souvent gravé sur les tombes des chrétiens. Puis au XVe siècle, Saint Bernardin de Sienne, a décidé de promouvoir la vénération du saint nom de Jésus et incita les chrétiens à faire figurer les trois lettres IHS sur les frontons de leurs maisons. Un siècle plus tard, en 1541, Saint Ignace de Loyola adopta le monogramme pour symboliser le nouvel ordre qu’il venait de créer : la Compagnie de Jésus. A partir de ce moment, les trois lettres figurent dans l’iconographie chrétienne, un peu partout dans le monde.
Il semble également qu’on puisse lire sur la pierre une date, 1537, avec, au milieu, un ornement qui pourrait s’apparenter à un symbole ou un élément d’héraldique. Il serait probablement plus lisible une fois contextualisé, rattaché à l’ensemble dont il faisait partie.
Pour aller plus loin :
Handbook of monograms in european graphic arts from the 15th to the 18th century, de Wolfgang Prein, Munich, Deutscher Kunstverlag, 1989-1991 ;
Analyse et compréhension des œuvres et objets d’art: Antiquité, Moyen Age, Renaissance, Temps Modernes, d’Edouard Rouveyre, Paris, éd. E. Rey, 1924-1926