Je souhaite avoir des informations sur la fête chrétienne de la Sainte Famille de Nazareth
Question d'origine :
Bonjour,merci pour votre réponse à mes précédentes questions. Je m'interroge égalment sur la fête de la "Sainte Famille de Nazareth", fête instaurée assez tardivement. j'ai trouvé cette phrase : "Joseph est fêté le 19 mars et en tant que saint patron des travailleurs et des artisans le 1er mai", ce qui serait une manière pour l'Eglise de christianiser la fête du travail dans un contexte de révolution industrielle et d'apparition d'une classe ouvrière. Est-ce vrai ? Ya-t-il plus d'églises construites aux 19ème et 20ème qui portent le vocable de Sainte-Famille ?
Merci
Réponse du Guichet

La vénération de la Sainte Famille est attestée dès 1291 mais la fête de la Sainte Famille est probablement célébrée depuis 1893. Après avoir été supprimée en 1911, elle a été attribuée en 1920 au troisième dimanche après l'Épiphanie et en 1970 au dimanche de l'octave de Noël.
C'est en 1870 que Saint Joseph est décrété Patron de l'Église Universelle, patron des charpentiers, des menuisiers, des ouvriers et c'est presque un siècle plus tard, en 1955 que le Pape Pie XII institue la fête de Saint Joseph artisan, le 1er mai afin de rappeler la conception chrétienne du travail.
La base de données de l'Observatoire du patrimoine religieux recense 25 édifices en France comportant dans son nom le vocable "sainte famille" dont nous vous communiquons la liste.
Bonjour,
Vous souhaitez avoir des informations sur la fête de la "Sainte Famille de Nazareth", sur la fonction religieuse de la célébration de Joseph en tant que saint patron des travailleurs le 1er mai, ainsi que sur le nombre d'églises construites aux 19ème et 20ème portant le vocable de Sainte-Famille.
Une recherche sur "Family, Holy" dans l'encyclopédie de théologie et de religion "Religion Past and Present (RPP) Online" nous apporte ces premiers éléments (traduits de l'anglais avec l'outil Google Translate) :
La vénération de la Sainte Famille (Marie, Joseph, l'Enfant Jésus) est attestée dès l'époque où, selon la légende, la maison familiale fut transférée en 1291 de Nazareth à Tersatto en Dalmatie (Yougoslavie), puis en 1294 à Lorette en Italie. Dès le XIe siècle, une vision incita à l'érection de la Sainte Maison de la Sainte Famille à Walsingham, en Angleterre. Le développement de la piété durant la [période] baroque [...] a conduit à un accroissement de cette vénération à partir du XVIIe siècle. Au XIXe siècle, et particulièrement au Canada, la Sainte Famille était considérée par l'Église catholique comme un modèle de vie familiale menacée. Même au XXe siècle, de nombreuses associations religieuses étaient encore fondées sous le patronage de la Sainte Famille.
Ce n'est qu'à partir du XIVe siècle que la Sainte Famille constitue un thème à part entière dans les arts picturaux, suivant Matthieu 2, 13-23 et Luc 2, 41-52 (naissance, fuite en Égypte, retour à Nazareth). Le développement de la piété envers la crèche a donné naissance à des représentations de la Sainte Famille avec Jésus, âgé de un à trois ans ([d'abord] à l'école Lorenzetti vers 1400), mais aussi avec un jeune homme à moitié adulte (autel de Claren, Cologne, 1360), et en lien avec la vie quotidienne. Le matériau thématique peut être élargi pour inclure Élisabeth et Jean, Anne et Joachim. Après la Réforme, la « Trinité terrestre » de la Sainte Famille s'est élargie pour inclure la famille céleste avec Dieu le Père et la colombe du Saint -Esprit (P.P. Rubens, B.E. Murillo).
La fête de la Sainte Famille est probablement célébrée depuis 1893. Après avoir été supprimée en 1911, elle a été attribuée en 1920 au troisième dimanche après l'Épiphanie et en 1970 au dimanche de l'octave de Noël. Son contenu étant essentiellement un élément de dévotion plutôt qu'un événement de l'histoire du salut, elle est comptée parmi les [fêtes d'idées] et, à ce titre, ne fait pas partie du calendrier universel.
Bibliographie
B. Kriss, Wallfahrtsorte Europas , 1950
H. auf der Maur, Herrenfeste in Woche und Jahr , GDK 5, 1983, 164, 176
H. Sachs, LCI II, 1990, 4–7 (bibl.)
H. auf der Maur, Feste und Gedenktage der Heiligen , GDK 6/1, 1994, 166,174, (bibl.).
Source : Clément Richter in Religion Past and Present (RPP) Online. Traduit de l'anglais vers le français par l'outil Google Translate.
Concernant la fête Saint Joseph, le site du Diocèse de Lyon donne ces éléments :
L’Église fête saint Joseph époux de la Vierge Marie et patron de l’Église universelle, le 19 mars, ou le lendemain si le 19 tombe le dimanche.
La fête de saint Joseph se répandit surtout au XVe siècle. Le pape Grégoire XV l’a inscrite au calendrier de toute l’Église en 1621.
Source : Saint-Joseph (site du Diocèse de Paris)
L'hebdomadaire chrétien Le Pélerin dans son article Qui est saint Joseph, époux de la Vierge Marie et père adoptif de Jésus ? souligne que Saint Joseph est fêté tout le mois de mars, et plus particulièrement le 19 mars avec la solennité de la Saint Joseph, mais aussi le 1er mai par le pape Pie XII, sous le vocable de saint Joseph artisan :
Depuis le XVe siècle, le mois de mars est consacré à saint Joseph. Les premières célébrations en l'honneur de Joseph au mois de mars, remonteraient cependant dès l'an 800. En 1621, le pape Grégoire XV institue par ailleurs une solennité spéciale et toute particulière le 19 mars.
Le mois de mars tout entier lui est donc consacré et permet à tous les fidèles par son intercession de se rapprocher de Jésus. Accompagnés en prière par ce saint, les catholiques sont appelés à réfléchir à leur vie personnelle, socio-professionnelle et affective au travers des nombreuses vertus de cet « homme juste ». L'amour de l'autre, la tendresse, l'obéissance à Dieu, l'accueil, le courage, le travail, la prière ou bien la chasteté du corps et de l'esprit, entre autres. Depuis la proclamation du bienheureux pape Pie IX, en 1870, saint Joseph est aussi le patron de l'Église universelle.
En 1955, le pape Pie XII institue par ailleurs la fête de saint Joseph artisan le 1er mai. Saint Joseph est donc fêté tout le mois de mars, et plus particulièrement le 19 mars avec la solennité de la Saint Joseph, mais aussi le 1er mai, sous le vocable de saint Joseph artisan.
Source : Qui est saint Joseph, époux de la Vierge Marie et père adoptif de Jésus ? (par Rudy Ventura, publié le 17 mars 2025 dans la revue Le Pélerin)
Nous citons ci-après la notice de l'Encyclopédie Universalis consacrée à Saint Joseph :
Connu par les Évangiles, particulièrement par celui de Matthieu, Joseph, l'époux de Marie, était, selon la « généalogie de Jésus », de la race de David. Il aurait exercé le métier d'ouvrier en bâtiment (en grec, tektôn : charpentier, menuisier, etc.). Fiancé à Marie, il reconnut le fils de cette dernière, Jésus, lorsque, selon le récit évangélique (Matthieu, I, et Luc, I), il apprit qu'elle était miraculeusement enceinte, et il l'épousa. Joseph n'est nommé que dans la section des Évangiles de Matthieu et de Luc, que l'on dit « de l'enfance » (Matthieu, I-II et Luc I-II) : ailleurs, il est mentionné comme le tektôn, dont Jésus est dit le fils.
[...]
Le nom de Joseph n'apparaît dans les calendriers liturgiques qu'au IXe siècle, le choix de la date de sa fête (le 19 mars) étant dû à une confusion avec le nom de Josippe. C'est au XIVe et au XVe siècle que la dévotion à saint Joseph se développa, ce dernier bénéficiant dans le calendrier romain d'aujourd'hui de deux fêtes, le 19 mars et le 1er mai (sous le vocable de saint Joseph artisan).
Source : Joseph, Saint (par André Paul in Encyclopédie Universalis)
Le journal quotidien chrétien et catholique La Croix apporte des éléments de réponse à la question Pourquoi fête-t-on saint Joseph Artisan le 1er mai ? :
Un saint, deux fêtes ! C'est le privilège rare de saint Joseph d'être fêté deux fois, le 19 mars en tant qu'époux de la Vierge Marie et patron de l'Église Universelle et le 1er mai en tant que saint patron des travailleurs.C'est en 1870 que Saint Joseph est décrété Patron de l'Église Universelle, patron des charpentiers, des menuisiers, des ouvriers et c'est presque un siècle plus tard, en 1955 que le Pape Pie XII institue la fête de Saint Joseph artisan, ou « travailleur », comme la liturgie le nomme, le 1er mai.
Le martyrologe romain précise « Mémoire de saint Joseph, travailleur. Le charpentier de Nazareth travailla pour subvenir aux besoins de Marie et de Jésus et initia le Fils de Dieu aux travaux des hommes. C'est pour cela qu'il est le modèle et le protecteur des travailleurs chrétiens qui le vénèrent en ce jour où, dans de nombreux pays du monde, on célèbre la fête du travail. »
La fête de Saint Joseph artisan présente Joseph comme modèle du travailleur. Elle montre que Jésus-Christ a partagé tous les aspects de la vie humaine : il a vécu dans une famille, il a appris à travailler avec son père, Joseph.
[...]
Pourquoi la fête de saint Joseph artisan ?Dans son exhortation apostolique Redemptoris custos publié en août 1989, saint Jean-Paul II soulignait : « Si, dans l'ordre du salut et de la sainteté, la Famille de Nazareth est un exemple et un modèle pour les familles humaines, on peut en dire autant, par analogie, du travail de jésus aux côtés de Joseph le charpentier. À notre époque l'Église a mis cela en relief, entre autres, par la mémoire liturgique de saint Joseph Artisan, fixée au 1er mai. Le travail humain, en particulier le travail manuel, prend un accent spécial dans l'Évangile. Il est entré dans le mystère de l'Incarnation en même temps que l'humanité du Fils de Dieu, de même aussi qu'il a été racheté d'une manière particulière. Grâce à son atelier où il exerçait son métier et même temps que Jésus, Joseph rendit le travail humain proche du mystère de la Rédemption. » (IV, 22)
De même, le Pape François a souligné lors de son audience générale du 1er mai 2013, la dignité et l'importance du travail, en rappelant le passage où « le livre de la Genèse rapporte que Dieu créa l'homme et la femme en leur confiant la tâche d'emplir la terre et de la soumettre, ce qui ne signifie pas l'exploiter, mais la cultiver et la préserver, en prendre soin à travers son travail » (Gn 1,28.2,15). Il concluait en rappelant que le travail fait partie du dessein d'amour de Dieu et qu'étant appelés à cultiver et à protéger tous les biens créés, nous participons à l’œuvre de la création.
Source : Pourquoi fête-t-on saint Joseph Artisan le 1er mai ? (La Croix) <à lire en intégralité sur Europresse avec un abonnement BmL>
La fête du 1er mai, qui a ceci de particulier d'être à la fois férié et chômé, est l’aboutissement d’une histoire mouvementée et violente qui a pour origine les luttes sociales et politiques générées par la révolution industrielle à la fin du 19ᵉ siècle.
À l’époque, les salariés se battent pour instaurer la journée de huit heures de travail. Il était alors courant de travailler du petit-matin jusqu’à la tombée de la nuit avec des journées de labeur qui pouvaient durer douze ou treize heures.
Et tout commence en 1886, aux États-Unis, à Chicago précisément, où des manifestations pour la journée de huit heures sont organisées le 1er mai. (Parce qu'aux États-Unis, comme au Québec, le 1er mai correspond au "moving day". C'est le jour où, traditionnellement, cessent les contrats de travail et où de nombreux salariés sont obligés de déménager pour trouver un autre boulot).
Ces manifestations du 1er mai 1886 à Chicago durent plusieurs jours et elles sont durement réprimées, faisant plusieurs morts et de nombreux blessés. Et c’est en mémoire de cet évènement, trois ans plus tard, à Paris, que la IIᵉ internationale socialiste (qui réunit les représentants de 22 pays) décide d’instituer le 1er mai comme un jour de manifestation rituel, chaque année, en faveur de la journée de huit heures.
À partir de là, le 1er mai devient un jour de grève, de manifestations et d’affrontements avec la police, en France tout particulièrement. Avec pour conséquence l'instauration de la journée de huit heures de travail au lendemain de la Première Guerre mondiale, en 1919. Cette année-là, pour célébrer l’évènement, le Sénat français décide de faire du 1er mai un jour férié et chômé pour une année, à titre exceptionnel.
Un an plus tard, en 1920, la Russie bolchévique fait du 1er mai un jour férié et chômé, cette fois de façon pérenne. L’Allemagne lui emboîte le pas quelques années plus tard, en 1933. Puis la France de Vichy essaie de récupérer ce symbole des luttes ouvrières en faisant, elle aussi, un jour férié et chômé en 1941. Cette disposition tombe à la fin de la guerre puis est restaurée en 1946, en 1947 et définitivement par la loi du 29 avril 1948 qui fait du 1er mai la fête du Travail telle qu’on la connaît aujourd’hui.
Source : La particularité légale du 1er mai. Par Stéphane Robert, publié le jeudi 1 mai 2025 (France Culture)
À ce sujet, nous vous invitons à lire la fiche Cinq questions sur le 1er mai disponible sur Service-public.fr.
Jacqueline Lalouette dans son ouvrage Jours de fête : Fêtes légales et jours fériés dans la France contemporaine, disponible en intégralité sur Cairn avec un abonnement, affirme que l’Église s'associe en 1941 à la fête du Travail et de la Concorde sociale pour rappeler la conception chrétienne du travail puis Jean-Marie Lepen en 1981 déclare souhaiter "rendre [le 1er mai] à sa tradition nationale et chrétienne" :
En 1941, avec l’imprimatur de Mgr Coste, évêque d’Angers, fut publié un recueil intitulé Fêtes chrétiennes du travail, comprenant 34 cantiques relatifs à tous les types de travaux, ceux des paysans, des employés, des ouvriers, des femmes au foyer [288]. Les cérémonies du 1er Mai étaient souvent accompagnées d’offices religieux, messes, mais aussi offices protestants, comme à Lyon en 1941 [289].
L’essentiel résidait malgré tout dans la propagande en faveur des vieilles traditions corporatives, de la collaboration de classes et de la confiance empreinte d’obéissance envers le maréchal Pétain, dont on célébrait la fête en ce jour. [...]
[...] à partir de 1988, la politisation du 1er Mai fut accrue par la décision de Jean-Marie Le Pen, suivi par d’autres leaders de l’extrême droite, d’honorer Jeanne d’Arc à cette date, et non au dimanche fixé par la loi du 10 juillet 1920. Le 30 avril 1988, l’organe du Front national, Présent, annonça que Jean-Marie Le Pen allait « reprendre » le 1er Mai et le « rendre à sa tradition nationale et chrétienne », telle que l’avaient établie la loi du 12 avril 1941 et la décision de Pie XII de placer ce jour sous le patronage de saint Joseph. Le 1er mai, à l’appel du Front national, du Centre Charlier, des comités Chrétiens-Solidarité et du Cercle national des femmes d’Europe, des milliers de manifestants partirent de Saint-Augustin pour accomplir le trajet Opéra, place des Pyramides – où se dresse la statue équestre de Jeanne d’Arc, œuvre de Falguière –, place de la Concorde et arriver aux Tuileries, où une messe fut célébrée par l’abbé Tournyol du Clos [305].
Source : Jours de fête : Fêtes légales et jours fériés dans la France contemporaine / Jacqueline Lalouette (2010) <disponible en intégralité sur Cairn avec un abonnement>
Dans sa conclusion (ibid, pages 291 à 298), Jacqueline Lalouette démontre que la plupart des fêtes en France conjuguent plusieurs aspects (religieux, civiques et sociétales), dont certains semblent étrangers à leur nature originelle :
Ainsi, Noël s’est largement transformé en fête sociétale, pour ne pas parler du jeudi de l’Ascension ou du 15 août qui, pour de très nombreux Français, n’offrent plus que ce seul aspect ; le jour de l’An, fête sociétale par excellence, possède aussi une dimension religieuse et a revêtu un caractère politique depuis que les présidents de la République ont pris l’habitude de présenter leurs vœux à la Nation [...]. Les journées du 11 Novembre et du 8 Mai sont loin d’être dénuées de toute dimension religieuse, [...]. Ainsi, les diverses fonctions et les différents modes d’expression de la fête étant souvent entremêlés, il serait peu pertinent de figer les fêtes légales dans un cadre trop rigide ne convenant pas à la complexité de leur histoire et de leur déroulement.
Vous trouverez dans l'étude de Mathieu Detchessahar citée ci-dessous les caractéristiques de la conception chrétienne du travail :
1 – La doctrine chrétienne sur le travail
Présente dès les textes bibliques et dans toute la tradition chrétienne, la question du travail a été reprise de façon plus systématique par l’Eglise catholique tout au long du XXème siècle à la suite de la première grande encyclique sociale du pape Léon XIII, Rerum Novarum (1891), largement consacrée à la question des relations entre travailleurs et capitalistes dans la grande entreprise contemporaine. Ce texte est suffisamment important pour que pratiquement tous les papes du XXème siècle aient commémoré l’écriture de Rerum Novarum en écrivant à leur tour des textes dédiés à la question du travail, et plus largement aux questions économiques et sociales [2]. Ce point confirme que la tradition chrétienne ne tient pas la question du travail comme secondaire ou en dehors de son « champ d’expertise » mais que, comme l’écrit le théologien Pierre Coulange, « le domaine de la vie professionnelle n’est en aucun cas étranger aux questions de la foi et de la pratique religieuse » (Coulange, 2010, p.8). Qu’est-ce qui fait l’originalité de cette pensée ? Comment en dire l’unité mais aussi les tensions ? Historiquement, la pensée chrétienne du travail se présente comme une véritable novation au sens où elle rompt assez largement avec la culture hellénique de son temps et contribue à approfondir et diffuser une pensée du travail qui s’ancre dans le judaïsme (1). Le travail, y compris le travail manuel, est présenté comme ayant toujours une dimension spirituelle et morale ce qui explique que les chrétiens, sages et intellectuels compris, se présentent le plus souvent dans l’histoire comme des personnes du travail (2). Comprendre la pensée chrétienne sur le travail suppose de la replacer dans un discours sur la personne humaine, de réinscrire même rapidement la question du travail dans l’anthropologie chrétienne (3).[...]
1.3 – Anthropologie chrétienne et travail
Dans la tradition chrétienne, le travail n’est donc ni une punition, ni une activité secondaire à laquelle on ne sacrifierait que pour gagner sa vie, ni une activité qu’il faudrait considérer comme un peu vile comparée aux activités plus nobles, spirituelles par exemple. Non, travailler est aussi une activité spirituelle, car le travail est réponse à un appel profondément inscrit dans la nature de l’homme comme on le voit au livre de la Genèse : créé à l’image d’un Dieu créateur, l’homme est appelé à se faire lui-même créateur (Gn 1, 27). Et cet appel précède la chute : il est dans la destination première de l’homme de cultiver et garder le jardin (Gn 2, 15) de soumettre et dominer la terre (Gn 1, 28) ; le travail ne devenant pénible que lorsque l’homme refuse sa nature de créature qui se reçoit d’un autre et décide d’être un Dieu pour lui-même (Gn 3, 5). « L’homme doit soumettre la terre, il doit la dominer, parce que comme image de Dieu il est une personne, c’est-à-dire un sujet, un sujet capable d’agir d’une manière programmée et rationnelle, capable de décider de lui-même et tendant à se réaliser lui-même. C’est en tant que personne que l’homme est sujet du travail » (LE 6, 2). L’homme est donc appelé à un travail qui ne se présente pas simplement comme moyen d’assurer sa subsistance mais comme une activité créatrice, un « apport personnel à la réalisation du plan providentiel dans l’histoire » (LE 25) [4]. L’homme peut rencontrer Dieu dans son travail puisque Dieu en a besoin, en quelque sorte, pour réaliser son dessein. C’est là, pour les chrétiens, l’éminente dignité du travail humain, c’est aussi sa grande responsabilité : participer à la construction du monde, à l’édification d’une société de justice, de charité et de paix (LE 25, 6).
Source : Penser le travail pour repenser le management : réflexions à partir de l'enseignement social-chrétien / Detchessahar, M. (2014). RIMHE : Revue Interdisciplinaire Management, Homme & Entreprise, 13, vol. 3(4), 68-81.
Enfin, concernant votre dernière question (Y a t-il plus d'églises construites aux 19ème et 20ème qui portent le vocable de Sainte-Famille ?) nous avons interrogé la base de données de l'Observatoire du patrimoine religieux qui recense 25 édifices en France comportant dans son nom le vocable "sainte famille", mais sans mention systématique de la date d'édification. Nous vous invitons à prendre contact avec Le Centre national des archives de l'Église de France afin d'approndir votre recherche sur ce sujet et à consulter l’édition numérique du Guide de l’Église catholique en France. Lire également : Combien d’églises et autres lieux de culte en France en 2019 ? (Institut pélerin du patrimoine)
Ancien couvent de la Sainte Famille et sa chapelle
07150 Vagnas
Ancienne chapelle de la Sainte Famille du château du Jardin
61210 Giel-Courteilles
Carmel de la Sainte Famille
66320 Vinça
Chapelle de la Sainte Famille
39250 Mignovillard
Chapelle de la Sainte Famille
59200 Tourcoing
Chapelle de la Sainte Famille
44440 Teillé
Chapelle de la Sainte Famille
80330 Cagny
Chapelle de la Sainte Famille
44116 Vieillevigne
Chapelle de la Sainte Famille
14440 Douvres-la-Délivrande
Chapelle de la Sainte Famille
80090 Amiens
Chapelle de la Sainte Famille
29000 Quimper
Chapelle de la Sainte Famille (Oasis)
14000 Caen
Tel : 02 31 51 16 50
chapelle de la Sainte Famille (ruines)
26230 Montjoyer
Chapelle dédiée à la Sainte Famille
80400 Ercheu
Chapelle Notre-Dame de la Charité du Couvent de la Sainte Famille
82000 Montauban
Chapelle Sainte Famille
44300 Nantes
Couvent de la Sainte Famille
06570 Saint-Paul
Tel : 04 93 20 67 14
Eglise de la Sainte Famille
59100 Roubaix
Eglise de la Sainte Famille
80700 Fonches-Fonchette
Eglise de la Sainte Famille
34500 Béziers
Source : la base de données de l'Observatoire du patrimoine religieux
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