Question d'origine :
Des ruches en terre datant de 3 400 (ou 3 500) av.JC ont été découvertes en Crète à Cnossos et Phaestos (Phaïstos) par des archéologues italiens et français. Est-il possible d'avoir les dates de ces fouilles et surtout la confirmation de la datation de ces ruches ainsi que leur nombre, forme, matière, voire dimensions?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 11/12/2012 à 15h53
Bonjour,
Eva Crane [spécialiste de l’apiculture antique] émet l’hypothèse que l’apiculture dans l’Antiquité s’est développée de façon sensiblement différente à l’est et à l’ouest de la Méditerranée, bien que partout les ruches découvertes aient été faites avec les mêmes matériaux et utilisés horizontalement. Dans la Méditerranée orientale et en Grèce et Crète, les ruches étaient placées à l’horizontale et perpendiculairement à une paroi (mur, niches…). L’accès se faisait uniquement par le devant. Une "hausse" ou extension destinée à servir de compartiment à miel était ajoutée l’été obligatoirement à l’avant de la ruche. […]
Les iles grecques, influencées par la plus importante d’entre elles, la Crète, en reçurent l’amour de l’apiculture : d’Amorgos à Andros, de Délos à Syros, les ruches horizontales en terre cuite pullulent. Les modèles retrouvés encore en activité sont souvent légèrement coniques (proches du type grec à ouverture d’un seul côté), disposés sur une ou deux rangées, quelquefois incorporés dans des murets en pierre sèche. (Source)
D’autres preuves ont été découvertes en avançant plus avant dans la chronologie historique. En Crète, lors de fouilles à Phaistos, des abeilles en terre cuite ont été découvertes datant de l’Epoque Mycénienne (3.400 av. J.C.), antérieure à l’époque d’Homère.
Des bijoux ont également été trouvés sur place et à Cnossos, dont un magnifique pendentif en or orné de deux abeilles. A Akrotiri, cité minoenne détruite en 1623 av J.C., une ruche a été retrouvée intacte. Dans cette ancienne cité, un écriteau a été retrouvé portant une mention que l’on peut traduire par "A tous les dieux, du miel est offert : une amphore". Cette inscription écrite en alphabet syllabique en Linéaire B date du 14 siècle av. J.C. et a été traduite par l’architecte anglais Michael Ventris en 1952. La plus influente déesse de l’empire minoen était nommée "Gardienne des animaux" et aussi "Reine des abeilles". Plus tard, Artemis, la déesse du Panthéon grec la plus en harmonie avec les animaux, avait pour symbole l’abeille.(Ambassade de Grèce)
Nous devons aux apiculteurs grecs la première ruche à cadres mobiles, il y a plus de 25 siècles. Le but était de guider les abeilles dans leurs constructions, afin d’extraire les rayons de miel sans condamner la colonie. Un simple tronc de cône renversé, fait d’argile cuite ou d’osier, était refermé avec des lattes de bois d’une largeur correspondant exactement à l’épaisseur d’un rayon. Ce type de ruche, encore visible en Crète, inspiré l’apiculteur ukrainien Pet Prokopovich qui mit au point en 1806 une ruche en bois composée de trois compartiments verticaux. (Traité Rustica de l’apiculture)
Le dictionnaire du monde grec antique indique que les fouilles livrent souvent des ruches en terre cuite : elles ont l'allure de hauts vases, mais d'autres continuent à être fabriquées en osier ou dans des troncs d'arbre évidés.[...]
Un document sur les travaux d’Eva Crane : Bee Scientist (en anglais) donne un aperçu des découvertes et de la transmission de l’apiculture dans la Méditerranée antique. Le paragraphe « route 3 » (Page 38) de ce texte donne des descriptions et photos de ruches crétoises, ainsi que des sources. Certains travaux d’archéologues (Hayes et Di Vita) sont cités par Crane, mais nous ne les possédons pas : ces recherches portaient sur des poteries antiques dont certaines ont été identifiées comme étant des ruches (hives en anglais). Les références exactes des publications sont indiquées dans la bibliographie disponible en tout début d’ouvrage (en ligne sur Google Livres)
A voir également :
- Le Sang des fleurs : une anthropologie de l'abeille et du miel / Gilles Tétart
- D. BALANDIER (Cl.), "L'importance de la production du miel dans l'économie gréco-romaine" (Article publié dans la revue Pallas n°64 (2004), p. 183-196 – Sommaire)
Eva Crane [spécialiste de l’apiculture antique] émet l’hypothèse que l’apiculture dans l’Antiquité s’est développée de façon sensiblement différente à l’est et à l’ouest de la Méditerranée, bien que partout les ruches découvertes aient été faites avec les mêmes matériaux et utilisés horizontalement. Dans la Méditerranée orientale et en Grèce et Crète, les ruches étaient placées à l’horizontale et perpendiculairement à une paroi (mur, niches…). L’accès se faisait uniquement par le devant. Une "hausse" ou extension destinée à servir de compartiment à miel était ajoutée l’été obligatoirement à l’avant de la ruche. […]
Les iles grecques, influencées par la plus importante d’entre elles, la Crète, en reçurent l’amour de l’apiculture : d’Amorgos à Andros, de Délos à Syros, les ruches horizontales en terre cuite pullulent. Les modèles retrouvés encore en activité sont souvent légèrement coniques (proches du type grec à ouverture d’un seul côté), disposés sur une ou deux rangées, quelquefois incorporés dans des murets en pierre sèche. (Source)
D’autres preuves ont été découvertes en avançant plus avant dans la chronologie historique. En Crète, lors de fouilles à Phaistos, des abeilles en terre cuite ont été découvertes datant de l’Epoque Mycénienne (3.400 av. J.C.), antérieure à l’époque d’Homère.
Des bijoux ont également été trouvés sur place et à Cnossos, dont un magnifique pendentif en or orné de deux abeilles. A Akrotiri, cité minoenne détruite en 1623 av J.C., une ruche a été retrouvée intacte. Dans cette ancienne cité, un écriteau a été retrouvé portant une mention que l’on peut traduire par "A tous les dieux, du miel est offert : une amphore". Cette inscription écrite en alphabet syllabique en Linéaire B date du 14 siècle av. J.C. et a été traduite par l’architecte anglais Michael Ventris en 1952. La plus influente déesse de l’empire minoen était nommée "Gardienne des animaux" et aussi "Reine des abeilles". Plus tard, Artemis, la déesse du Panthéon grec la plus en harmonie avec les animaux, avait pour symbole l’abeille.(Ambassade de Grèce)
Nous devons aux apiculteurs grecs la première ruche à cadres mobiles, il y a plus de 25 siècles. Le but était de guider les abeilles dans leurs constructions, afin d’extraire les rayons de miel sans condamner la colonie. Un simple tronc de cône renversé, fait d’argile cuite ou d’osier, était refermé avec des lattes de bois d’une largeur correspondant exactement à l’épaisseur d’un rayon. Ce type de ruche, encore visible en Crète, inspiré l’apiculteur ukrainien Pet Prokopovich qui mit au point en 1806 une ruche en bois composée de trois compartiments verticaux. (Traité Rustica de l’apiculture)
Le dictionnaire du monde grec antique indique que les fouilles livrent souvent des ruches en terre cuite : elles ont l'allure de hauts vases, mais d'autres continuent à être fabriquées en osier ou dans des troncs d'arbre évidés.[...]
Un document sur les travaux d’Eva Crane : Bee Scientist (en anglais) donne un aperçu des découvertes et de la transmission de l’apiculture dans la Méditerranée antique. Le paragraphe « route 3 » (Page 38) de ce texte donne des descriptions et photos de ruches crétoises, ainsi que des sources. Certains travaux d’archéologues (Hayes et Di Vita) sont cités par Crane, mais nous ne les possédons pas : ces recherches portaient sur des poteries antiques dont certaines ont été identifiées comme étant des ruches (hives en anglais). Les références exactes des publications sont indiquées dans la bibliographie disponible en tout début d’ouvrage (en ligne sur Google Livres)
A voir également :
- Le Sang des fleurs : une anthropologie de l'abeille et du miel / Gilles Tétart
- D. BALANDIER (Cl.), "L'importance de la production du miel dans l'économie gréco-romaine" (Article publié dans la revue Pallas n°64 (2004), p. 183-196 – Sommaire)
Commentaire de
Menette :
Publié le 13/01/2013 à 09:57
Le Guichet du savoir déjà contacté à ce sujet m'a indiqué le 08:12:12 qu'un document sur les travaux d'Eva Crane nommé Bee scientist donne renseignements et photos, ainsi que sources sur des ruches antiques. Est-il possible d'avoir ce document, en anglais s'il n'est pas traduit en français, dans son intégralité ? ou au moins pour les parties concernant les ruches crétoises du 4ème millénaire avant JC ?
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 14/01/2013 à 10h04
Bonjour,
De premières recherches sur les catalogues et notamment Worldcat montrent que cet ouvrage n’a pas été traduit en en français et qu’il vous faudra donc le consulter en anglais !!
Il existe sur internet des outils de traduction comme google traduction qui, bien qu’imparfaits, devraient vous aider à traduire "en gros" et donc comprendre le texte.
Bon courage.
De premières recherches sur les catalogues et notamment Worldcat montrent que cet ouvrage n’a pas été traduit en en français et qu’il vous faudra donc le consulter en anglais !!
Il existe sur internet des outils de traduction comme google traduction qui, bien qu’imparfaits, devraient vous aider à traduire "en gros" et donc comprendre le texte.
Bon courage.
Commentaire de
Menette :
Publié le 14/01/2013 à 19:18
Merci de votre réponse du 14 janvier. Toutefois les découvertes de ruches crétoises à Cnossos et Phaistos datant de 3400 av.JC ont été mentionnées en 1979 par C. Zymvragoudakis, donc antérieurement aux dates des découvertes de Hayes et Di Vita, d'après le document "Bee scientist" que vous m'avez aimablement communiqué.
Est-il possible de joindre ces archéologues, ou bien de s'adresser aux organismes d'archéologie dont ils relèvent -ou relevaient s'ils n'exercent plus? Ou faudrait-il contacter des organismes ou des musées grecs ou crétois?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 15/01/2013 à 15h09
Bonjour,
Peut-être pouvez-vous contacter les personnes et organismes suivants :
- International Bee research association
- Gilles Tétart
- Claire Balandier
Vous pouvez également consulter l'annuaire du CNRS et la base DAPHNE.
Peut-être pouvez-vous contacter les personnes et organismes suivants :
- International Bee research association
- Gilles Tétart
- Claire Balandier
Vous pouvez également consulter l'annuaire du CNRS et la base DAPHNE.
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Commentaires 2
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