Lyon - les moulins du bord de Saône
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 13/03/2011 à 14h32
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Question d'origine :
- En 1741, une crue particulièrement forte du rhône et de la saône a entraîné les moulins qui se trouvaient au large à cause des alluvions déposés sur les berges; il devient donc urgent de préserver l'île Mogniat des crues, de mettre les moulins à l'abri des inondations et par la même d'étendre la superficie de la surface habitable.
Pouvez-vous me préciser où de façon la plus précise possible se trouvaient ces moulins et de quel genre de moulins il s'agissait ?
-Le 16 mai 1736 inhumation d'une victime de l'accident survenu à la barquette de Vienne aux moulins de la Quarentaine. Auprès du village d'Oullins a fait naufrage le bateau portant la statue de Louis XIV destinée à être élevée place Bellecour.
Pouvez-vous m'aider à préciser où se trouvait cet endroit ?
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 16/03/2011 à 11h54
Dans le Dictionnaire historique de Lyon, nous trouvons quelques précisions sur ces moulins :
Pratiques et ingénieux, les Lyonnais de jadis s’avisent très tôt d’utiliser la force du courant des deux cours d’eau traversant la ville, pour moudre à moindres frais les grains destinés à fournir les farines servant à nourrir la population…Le Rhône fougueux l’emporte aisément sur sa voisine la Saône et l’on compte déjà plus d’une vingtaine de moulins amarrés sur la rive droite du fleuve, au début du 14è siècle. Ils sont une trentaine à battre l’eau de leurs grandes roues, au milieu du siècle suivant, principalement situés au nord, vers le fossé des Terreaux, ainsi qu’au sud, autour du pont de la Guillotière, quasiment au confluent, qui se trouve alors à Ainay. L’activité n’est pas de tout repos pour les maîtres meuniers. Ils doivent compter avec les caprices du fleuve aux rives par définition incertaines, aux remous dangereux, au débit fluctuant, aux brusques montées d’eau. En fonction de tous ces critères, suivis au plus près, il convient d’attirer les moulins vers la barge ou, au contraire, de les en éloigner et, même irrégulièrement, de se déplacer au fil du Rhône…………Le 5 mai 1835, les Ponts et Chaussées interdisent les réparations de tout moulin tombant en décrépitude, ce qui les condamne à disparaître, à plus ou moins brève échéance…La technique est en route, le gaz, la vapeur, plus tard l’électricité vont l’emporter. Les usines à blé du Rhône ont vécu. En 1894, on détruit l’ultime exemplaire, décrépit et brinquebalant : depuis quelques années, il a été transformé pour le battage des cuirs.
Dans la base Photographes en Rhône-Alpes de la Bibliothèque municipale de lyon, vous pouvez voir des photographies faites par
En ce qui concerne votre deuxième question, le document Charly-Vernaison en Lyonnais : annales d'un village de France de Louis Vignon mentionne pour l’année 1736, le 16 mai : Accident de la barquette de Vienne (Ephémérides Planelly). La barquette de Vienne a péri et a échoué contre les moulins de la Quarantaine. On dit qu’il s’y est perdu plus de 40 personnes, entre autres Messire Vaude, chanoine de Saint-Paul, et deux officiers avec leurs recrues. Jean-Baptiste Planelly était seigneur de Charly (1707-1758) et de Vernaison (1739-1758).
D’après l’encyclopédie des gens du Monde d’Artaud de Montor, la barquette de Vienne est une espèce de petit coche faisant le service de transport entre cette ville et Lyon.
L’accident est aussi relaté dans le Dictionnaire historique de Lyon : même si les moulins sont moins nombreux sur la Saône que sur le Rhône, les risques sont guère moindres notamment au niveau des moulins de la Quarantaine, confluent d’Ainay. C’est ici qu’eut lieu, le 16 mai 1736, le naufrage d’un bateau parti en amont, du port du Temple pris dans les remous créés par les moulins et se fracassant contre eux. Le bilan s’élève à 34 morts.
Nous trouvons sur le site des Archives municipales de Lyonune délibération consulaire de 1771 : la navigation du Rhône, où il était défendu aux voitures par eau, de même qu'aux patrons de bateaux et barquettes, d'embarquer des voyageurs autre part qu'en aval des moulins établis sur le fleuve, le long du lieu appelé la Quarantaine (fertile en naufrages), le tout à peine de 1,000 livres d'amende et de punition exemplaire.
Vous trouverez d’autres renseignements sur les bateaux-moulins ainsi que sur les moulins bâtis sur les rives des cours d’eau en consultant ces documents conservés à la Bibliothèque :
- Jadis les bords du Rhône par Claude Bonnard,
- Le quartier Perrache : 1766-1946 : étude d'histoire et de géographie urbaines de Félix Rivet,
- Le Rhône : du Léman à Lyon de Jean-Paul Bravard (pages 179-186),
- L'homme et les eaux courantes : le Rhône de Monique Coulet,
- Anciens moulins du pays lyonnais : n° 117 de l’Araire, été 1999.
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