Question d'origine :
Qui était Chicanneau de Neuvillé ? Y a-t-il des choses à lire de lui ou sur lui ?
Réponse du Guichet

Bonjour,
Didier-Pierre Chicaneau de Neuvillé semble être un érudit du XVIIIe siècle né en 1720 et mort en 1781.
Difficile de trouver trace et informations précises sur cet homme, si ce n’est cette cette biographie succincte:
« Chicaneau de Neuvillé est né à Nancy en 1720. Il s'essaya à différents métiers avant de devenir ecclésiastique. L'archevêque de Toulouse, Mgr de Brienne lui confia la chaire d'histoire du Collège royal de cette ville. Il y mourut en 1781. Michaud dit qu'il "eut le bon esprit de n'attacher son nom à aucune de ses chétives productions, destinées aux libraires plutôt qu'au public". Dans son Dictionnaire philosophique, "Vauvenargues, Duclos, d'Alembert et Trublet qu'on ne s'attendait pas à voir dans un tel voisinage, ont fourni les matériaux de ce livre". (Michaud, Biblio. Univ., vol. 31, p. 106). Ce dictionnaire est néanmoins intéressant car il parait alors même que commence la publication de l'Encyclopédie et précède de 13 années la parution du "Dictionnaire philosophique" de Voltaire. Même s'il est d'une autre nature (Chicaneau veut rendre l'homme heureux), il s'inscrit dans un courant de publications d'ouvrages contenant des articles courts formant un volume "portatif". Chicaneau compléta son ouvrage avec la publication, en 1756, d'un volume intitulé : "Essai sur les moyens de se rendre heureux. »
Son nom est également mentionné dans l’article Wikipedia sur le Dictionnaire philosophique :
« Le « portatif » était lui aussi à la mode à cette époque : une trentaine étaient parus entre 1738 et 1763, embrassant tous les domaines du savoir : il existait un Dictionnaire portatif de cuisine, un Dictionnaire portatif de jurisprudence... Et même un Dictionnaire philosophique portatif paru en 1756, dû à un certain Chicanneau de Neuvillé (le sous-titre, Essai sur les moyens de se rendre heureux, indique que le projet en était d'une toute autre nature que celui de Voltaire). Le format des portatifs (en général in-douze) présentait deux avantages : d'une part ils étaient très maniables, d'autre part ils étaient bon marché. »
Arrêtons-nous un instant sur l'article en anglais de Katharine J. Hamerton Malebranche, Taste, and Sensibility: The Origins of Sensitive Taste and a Reconsideration of Cartesianism’s Feminist Potential qui traite du potentiel féministe du cartésianisme. Chicaneau de Neuvillé y est cité à plusieurs reprises et notamment pour l’entrée Hommes/ Femmes de son Dictionnaire philosophique de 1751 dont voici ci-dessous un extrait.

Rappelons que Chicaneau reflétait la perception de l’époque concernant les femmes, instructif …
Enfin, nous retrouvons trace de notre homme dans un article de 1978 de Henri Coulet, « Voltaire lecteur de Vauvenargues ». A la page 177, nous lisons : « Les philosophes avaient déjà embrigadé Vauvenargues, sans doute à l'initiative de Marmontel : plusieurs fragments de l’Introduction à la connaissance de l’esprit humain étaient intégrés à l’Encyclopédie et Chicaneau de Neuville ne cessait de puiser dans le même ouvrage pour étoffer les éditions successives de son Dictionnaire philosophique, compilation trop hétéroclite pour mériter son titre, mais où la part des « philosophes » était assez largement taillée. On ne retenait que ce qui était, dès l'origine, le plus banal dans l'œuvre de Vauvenargues. Voltaire, qui avait mieux connu l'homme, sera plus fidèle à sa mémoire. »
Le commentaire qui est fait du travail de Chicaneau ne semble pas des plus flatteur.
Malgré tout, il apparaît que l’auteur ait été assez prolixe, nous trouvons plusieurs de ses écrits référencés sur internet. Certains sont accessibles en ligne et sur Gallica.
Voici également la liste des ouvrages de l'auteur présents dans les collections de la Bibliothèque.
Bonnes lectures !
Didier-Pierre Chicaneau de Neuvillé semble être un érudit du XVIIIe siècle né en 1720 et mort en 1781.
Difficile de trouver trace et informations précises sur cet homme, si ce n’est cette cette biographie succincte:
« Chicaneau de Neuvillé est né à Nancy en 1720. Il s'essaya à différents métiers avant de devenir ecclésiastique. L'archevêque de Toulouse, Mgr de Brienne lui confia la chaire d'histoire du Collège royal de cette ville. Il y mourut en 1781. Michaud dit qu'il "eut le bon esprit de n'attacher son nom à aucune de ses chétives productions, destinées aux libraires plutôt qu'au public". Dans son Dictionnaire philosophique, "Vauvenargues, Duclos, d'Alembert et Trublet qu'on ne s'attendait pas à voir dans un tel voisinage, ont fourni les matériaux de ce livre". (Michaud, Biblio. Univ., vol. 31, p. 106). Ce dictionnaire est néanmoins intéressant car il parait alors même que commence la publication de l'Encyclopédie et précède de 13 années la parution du "Dictionnaire philosophique" de Voltaire. Même s'il est d'une autre nature (Chicaneau veut rendre l'homme heureux), il s'inscrit dans un courant de publications d'ouvrages contenant des articles courts formant un volume "portatif". Chicaneau compléta son ouvrage avec la publication, en 1756, d'un volume intitulé : "Essai sur les moyens de se rendre heureux. »
Son nom est également mentionné dans l’article Wikipedia sur le Dictionnaire philosophique :
« Le « portatif » était lui aussi à la mode à cette époque : une trentaine étaient parus entre 1738 et 1763, embrassant tous les domaines du savoir : il existait un Dictionnaire portatif de cuisine, un Dictionnaire portatif de jurisprudence... Et même un Dictionnaire philosophique portatif paru en 1756, dû à un certain Chicanneau de Neuvillé (le sous-titre, Essai sur les moyens de se rendre heureux, indique que le projet en était d'une toute autre nature que celui de Voltaire). Le format des portatifs (en général in-douze) présentait deux avantages : d'une part ils étaient très maniables, d'autre part ils étaient bon marché. »
Arrêtons-nous un instant sur l'article en anglais de Katharine J. Hamerton Malebranche, Taste, and Sensibility: The Origins of Sensitive Taste and a Reconsideration of Cartesianism’s Feminist Potential qui traite du potentiel féministe du cartésianisme. Chicaneau de Neuvillé y est cité à plusieurs reprises et notamment pour l’entrée Hommes/ Femmes de son Dictionnaire philosophique de 1751 dont voici ci-dessous un extrait.

Rappelons que Chicaneau reflétait la perception de l’époque concernant les femmes, instructif …
Enfin, nous retrouvons trace de notre homme dans un article de 1978 de Henri Coulet, « Voltaire lecteur de Vauvenargues ». A la page 177, nous lisons : « Les philosophes avaient déjà embrigadé Vauvenargues, sans doute à l'initiative de Marmontel : plusieurs fragments de l’Introduction à la connaissance de l’esprit humain étaient intégrés à l’Encyclopédie et Chicaneau de Neuville ne cessait de puiser dans le même ouvrage pour étoffer les éditions successives de son Dictionnaire philosophique, compilation trop hétéroclite pour mériter son titre, mais où la part des « philosophes » était assez largement taillée. On ne retenait que ce qui était, dès l'origine, le plus banal dans l'œuvre de Vauvenargues. Voltaire, qui avait mieux connu l'homme, sera plus fidèle à sa mémoire. »
Le commentaire qui est fait du travail de Chicaneau ne semble pas des plus flatteur.
Malgré tout, il apparaît que l’auteur ait été assez prolixe, nous trouvons plusieurs de ses écrits référencés sur internet. Certains sont accessibles en ligne et sur Gallica.
Voici également la liste des ouvrages de l'auteur présents dans les collections de la Bibliothèque.
Bonnes lectures !
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